Fr. 2014. Comédie dramatique de Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Jason Flemyng. En Normandie, un boulanger féru de littérature observe les tribulations extraconjugales d'une voisine anglaise qui lui rappelle la célèbre héroïne d'un roman de Flaubert. Adaptation fidèle d'un roman graphique de Posy Simmonds. Dialogues abondants, oscillant entre légèreté et gravité. Cadre champêtre joliment exploité. Jeu gracieux de G. Arterton. (sortie en salle: 7 novembre 2014)
En Normandie, un boulanger féru de littérature observe les tribulations extraconjugales d'une voisine anglaise qui lui rappelle la célèbre héroïne d'un roman de Flaubert. Adaptation fidèle d'un roman graphique de Posy Simmonds. Dialogues abondants, oscillant entre légèreté et gravité. Cadre champêtre joliment exploité. Jeu gracieux de G. Arterton. (sortie en salle: 7 novembre 2014)
Dans cette adaptation fidèle du roman graphique de Posy Simmonds ("Tamara Drewe"), Anne Fontaine (LA FILLE DE MONACO) revisite le chef-d'oeuvre de Flaubert par le biais d'un scénario aux dialogues abondants, qui oscille habilement entre légèreté et gravité. Cela dit, certaines répliques ayant été puisées dans "Madame Bovary" ou dans le journal intime de l'héroïne, le film se révèle par trop littéraire par endroits. Et à l'instar des deux romans qui l'ont inspiré, GEMMA BOVERY renferme bien peu d'action, hormis les incartades sexuelles de la belle Londonienne et les rencontres entre amis où Fontaine s'amuse à jongler avec les clichés véhiculés par les Français sur les Anglais, et vice versa. La cinéaste a en revanche su exploiter très joliment le cadre champêtre de la Normandie, ce qui saura flatter le public local et faire rêver le spectateur étranger. Sensible et sensuelle, Gemma Arterton (TAMARA DREWE, BYZANTIUM) compose une gracieuse incarnation de l'héroïne flaubertienne, aux côtés d'un Fabrice Luchini extatique, dans un rôle d'amoureux des mots taillé sur mesure pour lui.
Texte : Manon Dumais
Caroline Rodgers - La Presse
(...) Fabrice Luchini, pour une fois assez sobre, ne «luchinise» pas trop son personnage. Dans le rôle-titre, la Britannique Gemma Arterton crève l'écran. Le film mise d'ailleurs énormément sur sa beauté en multipliant les plans sur ses courbes et ses gestes sensuels. Elle est objet plus que sujet.
Éric Libiot - L'Express
[On peut] reprocher à Anne Fontaine sa mise en scène, plus sage qu'acérée. (...) Mais (...) GEMMA BOVERY reste du travail bien fait, pas prétentieux, quand le texte de Simmonds aurait pu donner lieu à quelques digressions modernistes, et, surtout, porté par un Fabrice Luchini en pleine forme. Presque trop à l'aise dans les pompes du bobo parisien amateur de Flaubert.
Philippe Lagouche - La Voix du Nord
Fabrice «luchinise» éhontément, ce dont on se ravit. Gemma Arterton confirme qu’elle est au cinéma le charme et la sensualité incarnés. Nils Schneider impose un profil arraché à un crayonné de Cocteau. (...) Anne Fontaine, que la transgression titille, ne se départit pas d’une politesse pincée. Saluons la jolie chute, (...) ultime pirouette d’une œuvre gentillette, sitôt vue, sitôt oubliée.
Pierre Murat - Télérama
(...) le talent de la réalisatrice (...) est de saisir, au coeur même de leur médiocrité, des étincelles d'abandon qui humanisent ses héros et les embellissent. Au point de les rendre, par moments, et sans qu'ils en aient conscience, élégants et dignes.
Franck Nouchi - Le Monde
S'offrant de-ci de-là quelques morceaux de bravoure, (...) Luchini fait du super-Luchini, en proie à une véritable passion érotico-littéraire. Face à des Anglais un brin caricaturaux, il est la France à lui tout seul, une France profonde et cultivée, un brin misanthrope mais douée d'une capacité étonnante à céder aux vertiges de la beauté.
Danielle Attali - Le Journal du dimanche
Le roman graphique de Posy Simmonds, inspiré par l'œuvre de Flaubert, trouve un souffle nouveau dans ce film emballant d'Anne Fontaine. Réussi, plein d'humour, subtilement intelligent, ce thriller villageois tient aussi de la tragicomédie enjouée. (...) Si Gemma Arterton est irrésistible, Fabrice Luchini (...) nous offre un grand moment de jubilation.
Corinne Renou-Nativel - La Croix
Dans ce récit intelligent aux répliques ciselées, le roman de Flaubert n’est jamais loin, sans devenir une référence pesante. (...) L’humour éclaire le récit situé dans une Normandie aux paysages riants. Le chef opérateur, Christophe Beaucarne, a réalisé un magnifique travail sur l’image, douce et chaleureuse, sublime et naturelle, afin d’illuminer un long métrage où la tragédie a sa place.