G.-B. 2014. Drame biographique de Richard Laxton avec Dakota Fanning, Greg Wise, Emma Thompson. Mariée au critique d'art anglais John Ruskin, la jeune Écossaise Effie Gray peine à trouver sa place entre cet époux distant et des beaux-parents surprotecteurs. Scénario habile, laissant le spectateur avec ses interrogations. Réalisation sobre et retenue. Photographie somptueuse. Musique un peu trop envahissante. Composition glaçante de G. Wise.
Mariée au critique d'art anglais John Ruskin, la jeune Écossaise Effie Gray peine à trouver sa place entre cet époux distant et des beaux-parents surprotecteurs. Scénario habile, laissant le spectateur avec ses interrogations. Réalisation sobre et retenue. Photographie somptueuse. Musique un peu trop envahissante. Composition glaçante de G. Wise.
Plus de 150 ans après les faits, une aura de mystère plane encore sur ce mariage: pourquoi n'a-t-il pas été consommé? Plutôt que de répondre à la question, la comédienne et scénariste Emma Thompson a volontairement choisi de laisser le spectateur avec ses interrogations, à l'image de la jeune femme négligée qui ne comprend pas le comportement de son époux. En revanche, avec l'aide de Richard Laxton, réalisateur oeuvrant surtout pour la télévision, Thompson s'est appliquée à traduire par petites touches la rigidité de la société victorienne, sans doute responsable du rejet de la sexualité par Ruskin. À ce titre, la mise en scène retenue, voire un peu guindée, est en phase avec cette atmosphère de lourdeur. Mais, plus que le rappel des faits historiques, EFFIE GRAY vaut d'abord pour la photographie somptueuse d'Andrew Dunn et ses cadrages soignés, qui font de certains plans de véritables tableaux vivants. À la délicatesse de Dakota Fanning (THE RUNAWAYS), parfaite en jeune épouse soumise, Greg Wise oppose une froideur, puis un mépris à glacer le sang.
Texte : Olivier Lefébure