É.-U. 2014. Thriller de Andrew Niccol avec Ethan Hawke, January Jones, Zoë Kravitz. Le mal de vivre d'un pilote de drones de l'armée américaine croît de façon exponentielle lorsque son unité est soumise aux ordres de la CIA. Discours audacieux mais peu convaincant sur la faillite de la guerre à la terreur. Récit monotone aux dialogues abondants et pétris d'évidences. Réalisation voyante. E. Hawke sur le pilote automatique. (sortie en salle: 15 mai 2015)
Le mal de vivre d'un pilote de drones de l'armée américaine croît de façon exponentielle lorsque son unité est soumise aux ordres de la CIA. Discours audacieux mais peu convaincant sur la faillite de la guerre à la terreur. Récit monotone aux dialogues abondants et pétris d'évidences. Réalisation voyante. E. Hawke sur le pilote automatique. (sortie en salle: 15 mai 2015)
Andrew Niccol nous avait habitués à une science-fiction de proximité, campée à quelques enjambées du présent (THE TRUMAN SHOW, GATTACA, S1M0NE). Avec GOOD KILL, il nous reporte au contraire cinq années en arrière, soit en 2010, alors que l'Amérique préparait le retrait de ses troupes d'Afghanistan. La différence est invisible à l'oeil nu, puisque le décor, même au passé, a tout d'un mauvais rêve futuriste, avec ses avions téléguidés dans le ciel et ses pilotes automates rivés au sol, en marge d'un Las Vegas dépeuplé. Or, comme beaucoup de rêves, celui que nous propose Niccol évente rapidement son mystère. De fait, chaque scène répète avec monotonie le même discours sur la faillite de la guerre à la terreur et la nouvelle éthique militaire à l'ère de la robotique. Le sujet ne manque pas d'audace ou d'actualité, mais le traitement verbomoteur s'arrête au stade des évidences. À grands renforts d'angles de caméra inusités, la caméra surexprime l'isolement psychologique de son héros et l'accent aigu de sa mauvaise conscience. Au centre d'un distribution qui ne semble pas particulièrement investie, Ethan Hawke nous fait le coup du pilote automatique.
Texte : Martin Bilodeau
Céline Gobert - 24 Images
DRONES a l’intelligence de poser les bonnes questions: quelle est notre part de responsabilité dans ces massacres? (...) Quant à Andrew Niccol, qui se garde bien (...) de prendre de haut et ses protagonistes et son public, il réinvente avec brio le film de guerre.
François Lévesque - Le Devoir
[Le colonel] Johns n’est pas tant un «personnage» qu’une «fonction», celle, éditoriale, de débiter des monologues critiques, (...) mais tellement appuyés qu’ils perdent toute vraisemblance. (...) Il y avait tant à (...) explorer, et tant à réfléchir. En lieu et place, le cinéaste a préféré parler, parler et parler.
Maude L'Archevêque - La Presse
DRONES fonctionne bien en portrait d'un homme qui devient de plus en plus étranger à lui-même. Ethan Hawke offre une performance rigide, (...) qui sert très bien le propos du film. (...) C'est quand DRONES veut faire dans le discours politique que les choses se corsent. Tout y est trop appuyé.
Henry Barnes - The Guardian
(...) Amir Mokri (...) shoots the Vegas desert in a harsh, sterile light. The Las Vegas suburbs (...) look as dusty and alien as the places Egan sees on his monitor. (...) Niccol creates an atmosphere that is airless and dull, an unusual tone for a modern war film, but one that fits the subject matter perfectly.
Arnaud Schwartz - La Croix
GOOD KILL ne fait pas longtemps illusion: si le sujet autorisait une réflexion intéressante sur la guerre technologique, (...) le scénario se charge de la caricaturer et de l’étouffer sous une épaisse couche de pathos. Le pilote (...) cache ses bouteilles de vodka et (...) voit son couple (...) se déliter.
Clémentine Gallot - Libération
Pétrifié comme son brave soldat, le film est sans cesse renvoyé à son horizon mental trop littéral, accroché à sa seule idée de mise en scène: des vues aériennes en montage parallèle assimilant, cruelle ironie, les plaines du Moyen-Orient aux suburbs américaines.
Guy Lodge - Variety
The filmmaking here is as efficient and squared-off as the storytelling, with Amir Mokri’s sturdy lensing capturing the hard, unforgiving light of the Nevada desert, and foregrounding every sharp angle of Guy Barnes’ excellent production design.
Thomas Sotinel - Le Monde
Cette description clinique, photographiée avec un soin maniaque du détail et un refus admirable de l’esthétique habituelle des films situés à Las Vegas, est assez vigoureuse et singulière pour empêcher GOOD KILL de succomber à ses nombreux défauts.
Frédéric Strauss - Télérama
Il est beau, ce personnage, cet oiseau blessé interprété par Ethan Hawke avec un désenchantement fiévreux digne de Montgomery Clift. (...) La superbe mise en scène d'Andrew Niccol donne toute sa complexité au personnage.
Stéphanie Belpèche - Le Journal du dimanche
Après AMERICAN SNIPER, de Clint Eastwood, GOOD KILL dénonce de manière virulente et sans appel les frappes dites chirurgicales, (...) l’omnipotence des États-Unis, autoproclamés gendarmes du monde, et une guerre sale menée comme un jeu vidéo.