É.-U. 2014. Comédie musicale de Rob Marshall avec Emily Blunt, James Corden, Meryl Streep. Pour annuler le sort qu'une sorcière leur a jeté, un boulanger et son épouse doivent trouver en trois jours quatre objets ou animaux appartenant à des personnages de contes de fées. Adaptation leste, amusante et touchante d'un spectacle de Broadway. Récit complexe, mené avec clarté. Chansons brillantes, bien intégrées à l'intrigue. Réalisation soignée. Interprétation réjouissante. (sortie en salle: 26 décembre 2014)
Pour annuler le sort qu'une sorcière leur a jeté, un boulanger et son épouse doivent trouver en trois jours quatre objets ou animaux appartenant à des personnages de contes de fées. Adaptation leste, amusante et touchante d'un spectacle de Broadway. Récit complexe, mené avec clarté. Chansons brillantes, bien intégrées à l'intrigue. Réalisation soignée. Interprétation réjouissante. (sortie en salle: 26 décembre 2014)
À la fois hommage sincère à l'oeuvre des frères Grimm et commentaire ironique sur certains messages véhiculés dans leurs contes, le spectacle musical "Into the Woods", créé en 1986 par le librettiste et cinéaste James Lapine (IMPROMPTU) et le compositeur Stephen Sondheim ("Sweeney Todd"), a droit ici à une adaptation leste, amusante et touchante, orchestrée avec brio par Rob Marshall (CHICAGO). Bien que complexe, le récit se déploie sans confusion, tandis que les chansons, brillantes et bien rythmées, s'intègrent de manière organique à l'intrigue, sans jamais ralentir l'action. Guilleret et coloré en première partie, le film adopte au deuxième acte des tonalités beaucoup plus sombres, alors que sont abordés avec doigté des thèmes graves comme la mort, le deuil, l'infidélité et l'appât du gain. Vive et soignée, la réalisation trahit cependant un certain manque de budget, les séquences dans les bois fleurant un peu trop les décors de studio. Réjouissante et accomplie au plan vocal, la distribution est dominée par Emily Blunt, tour à tour drôle et déchirante en boulangère déterminée, ainsi que par Chris Pine, désopilant en prince charmant stéréotypé à l'extrême.
Texte : Louis-Paul Rioux