Autr. 2014. Comédie dramatique de Jessica Hausner avec Christian Friedel, Birte Schnoeink, Stephan Grossmann. Fatigué de la vie, le jeune poète Heinrich von Kleist tente de trouver une femme qui acceptera de mourir avec lui. Récit à l'humour noir grinçant, librement inspiré de faits historiques. Mise en scène finement réglée. Esthétique froide, favorisant la distanciation. Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 8 mai 2015)
Fatigué de la vie, le jeune poète Heinrich von Kleist tente de trouver une femme qui acceptera de mourir avec lui. Récit à l'humour noir grinçant, librement inspiré de faits historiques. Mise en scène finement réglée. Esthétique froide, favorisant la distanciation. Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 8 mai 2015)
Cette "comédie romantique", librement inspirée du double suicide de Heinrich von Kleist et Henriette Vogel en 1811, joue d'un humour noir grinçant, teinté d'ironie. La mise en scène finement réglée de Jessica Hausner (LOURDES, inédit au Québec) compose, en une série de tableaux statiques proches de la peinture, une société rigide engoncée dans les conventions, où tout n'est que représentation. L'esthétique froide et calculée du film garde à distance le spectateur, lui permettant ainsi de goûter les subtilités comiques du récit. Très justes, les interprètes déclament leur texte avec le détachement voulu.
Texte : Marie-Claire Dugas
Arnaud Schwartz - La Croix
AMOUR FOU (...) mérite qu’on s’y arrête (...) pour la liberté d’esprit avec laquelle cette cinéaste du XXIe siècle réinterroge – et tourne quelque peu en ridicule – les grands effets de manche du romantisme. Pour la qualité des interprétations, épatantes en dépit de la bride très serrée de la direction d’acteur. Pour ses dialogues que l’on croirait tracés à la plume d’oie – et cependant redoutables d’efficacité. [Pour] un sentiment esthétique proche de la perfection.
Thomas Sotinel - Le Monde
AMOUR FOU est une authentique comédie romantique. Mais il faut reconnaître quelque chose en plus à Jessica Hausner, qui tient à la patience avec laquelle elle met en scène les efforts de Heinrich et Henriette pour mourir ensemble. Leur résolution finit par produire la beauté à laquelle ils aspirent.
Justin Chang - Variety
What really fascinates is the comedy of errors — and manners — that Hausner stages along the way, commenting sardonically on the various mishaps, misunderstandings and missed connections that ensue as these two lovers (...) bumble their way toward their tragic destiny.
Céline Gobert - 24 Images
AMOUR FOU se présente (...) comme une succession de plans-tableaux fixes, dont la précision rigide fait d’emblée écho à la société étriquée bourgeoise dépeinte dans le film. Hausner relève l’absurdité du monde tant par les dialogues (...) que par l’agencement symétrique et figé de corps qu’elle plante dans des décors intérieurs et extérieurs ainsi rendus étouffants.
Élie Castiel - Séquences
AMOUR FOU est d’une grâce glaciale incomparable, d’un raffinement suranné qui n’existe que dans l’imaginaire, produit d’un décalage entre naturalisme surabondant et impressionnisme calculé. (...) avant tout, [c']est un essai sur le cinéma et ses multiples possibilités. (...) Sublime, rare et d’une beauté plastique absolue.