Fr. 2014. Drame sentimental de Benoît Jacquot avec Benoît Poelvoorde, Chiara Mastroianni, Charlotte Gainsbourg. Un contrôleur fiscal parisien amorce une liaison avec une antiquaire de province, sans savoir qu'elle est la soeur d'une femme à qui il avait involontairement brisé le coeur. Triangle amoureux prenant et touchant. Astuces de l'intrigue parfois artificielles. Réalisation de métier. Excellente distribution. C. Mastroianni à son meilleur. (sortie en salle: 13 février 2015)
Un contrôleur fiscal parisien amorce une liaison avec une antiquaire de province, sans savoir qu'elle est la soeur d'une femme à qui il avait involontairement brisé le coeur. Triangle amoureux prenant et touchant. Astuces de l'intrigue parfois artificielles. Réalisation de métier. Excellente distribution. C. Mastroianni à son meilleur. (sortie en salle: 13 février 2015)
Il faut un peu d'indulgence pour avaler les quelques couleuvres au menu du nouveau film de Benoît Jacquot (LES AILES DE LA COLOMBE, LES ADIEUX À LA REINE), notamment dans la dernière partie. Mais cela en vaut la peine. Derrière les astuces légèrement artificielles de l'intrigue, le cinéaste nous présente en effet un triangle amoureux prenant et touchant, focalisé sur un homme tombé dans un piège sentimental nimbé dans un doux matriarcat. Film d'acteurs (Chiara Mastroianni y brille tout particulièrement), pulsé par des personnages BCBG engoncés dans leur quotidien (le travail y occupe une place prépondérante), 3 COEURS convoque le souvenir du cinéma de Claude Sautet (CÉSAR ET ROSALIE), même s'il n'en possède pas l'infinie délicatesse. En témoigne, entre autres, l'emploi en leitmotiv d'une musique menaçante, annonciatrice des malheurs ou révélations à venir, et dont Jacquot aurait pu faire l'économie. À l'inverse, plusieurs scènes fortes marquent l'imaginaire et aspirent le spectateur dans une spirale de doute et d'angoisse.
Texte : Martin Bilodeau
André Lavoie - Le Devoir
Dans une atmosphère très collet monté, (...) 3 COEURS repose sur une prémisse dont il faut vite accepter le caractère invraisemblable. Benoît Jacquot célèbre les affres d’un amour exalté, matière aux meilleurs, et aux pires, mélodrames, succession de trahisons et de transgressions.
Marc-André Lussier - La Presse
Misant sur la subtilité, les non-dits, la furtivité des regards, Jacquot met brillamment en scène le tourment intérieur des protagonistes. (...) Charlotte Gainsbourg module magnifiquement le déchirement de son personnage.
Frédéric Bonnaud - Les Inrockuptibles
Plus que le feu sous la glace avant l’inévitable explosion, (...) Jacquot filme l’évitement. (...) Et c’est cela le plus admirable, cette façon magistrale d’orchestrer des regards et des frôlements, autant d’esquisses de gestes aussitôt déniées, des amoureux qui se retiennent autant qu’ils peuvent.
Boyd van Hoeij - The Hollywood Reporter
In a slight role, Deneuve is a matronly presence who dispenses food and kisses to her loved ones, though even in such a small supporting role she’s pitch-perfect. (...) the most effective technical contribution must be Bruno Coulais’ pared-back score, with its INCEPTION-like drone.
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
3 COEURS est un mélo assumé, magnifié par la caméra du cinéaste. Le film comporte quelques excès mais les interprètes, Benoît Poelvoorde en tête, face aux frémissantes Charlotte Gainsbourg et Chiara Mastroianni, sont plus remarquables les uns que les autres.
Gérard Lefort - Libération
3 COEURS (...) nous fait alternativement chacun de ces effets: méli-mélodrame, sociologie d’un milieu, (...) roman de genre, voire de gare, les trains ratés (...) y ayant une certaine importance. Entre Duras, pour sa simplicité au couteau (...) et Truffaut, pour sa part funèbre sous le masque du marivaudage.
Peter Debruge - Variety
It’s not quite AN AFFAIR TO REMEMBER-level sad, mainly because Jacquot hasn’t given us ample time to fall for the couple, though he is looking to elicit the same level of emotional response of which classic Hollywood was capable. John Stahl’s BACK STREET is the more direct model here.
Cyrille Latour - Les Fiches du Cinéma
À la fois bruts et nuancés, Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg et Chiara Mastroianni jouent sur toute une palette d'émotions à vif. Tous trois forment les sommets de ce triangle amoureux entre lesquels le film tisse une tension permanente, même et jusque dans les moments d'accalmie.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Au fil des muses (...) et au crible des genres, (...) [Benoît Jacquot], rompue au fleuret lacanien, ne touche pas à tout coup, mais parvient régulièrement à surprendre, à déstabiliser, à émouvoir. C'est incontestablement le cas de ces 3 COEURS, manifeste brodé main sur l'éclatante obscurité de l'objet du désir.
Pierre Murat - Télérama
Benoît Jacquot, qui aime (...) brouiller les pistes, insuffle ce qu'il faut d'ironie dans la brutalité du regard qu'il pose sur ces gens. (...) Par l'efficacité de sa mise en scène, ce mélo - et même ce méli-mélo - devient un drame, voire une (mini)tragédie dont on ne sait trop s'il la veut insoutenable ou légère.