L’AVIS DE MEDIAFILM

Sans perdre la spectaculaire vigueur formelle qui caractérise le précédent, ce deuxième volet du dyptique de Lars Von Trier (DANCER IN THE DARK, ANTICHRIST) n'a pas autant de force dramatique. Fondé sur l'impuissance (l'autre portant sur le pouvoir), le récit un peu plus monotone étire les enjeux jusqu'à un dénouement arbitraire hautement discutable, d'une provocation un peu futile. De plus, on sent dans la progression du récit un certain essoufflement créatif, marqué par les scènes auto-référentielles et l'exploitation un peu forcée du motif de la femme martyre, abordé par Von Trier dans nombre de films antérieurs, avec plus de finesse. La proposition demeure néanmoins résolument originale et l'interprétation est toujours de première force. Celle de Stellan Skarsgard mérite toutefois d'être signalée. L'acteur norvégien joue à l'écran l'équivalent du spectateur, du témoin passif. Sa présence en impose autant que son humilité est remarquable.

Texte : Martin Bilodeau