Dan. 2013. Drame de moeurs de Lars von Trier avec Charlotte Gainsbourg, Stacy Martin, Stellan Skarsgard. Recueillie par un bon samaritain, une femme qui vient d'être rouée de coups dans une ruelle raconte à cet étranger les événements marquants de sa vie de nymphomane. Audacieux premier volet dyptique sur le pouvoir sexuel et l'impuissance. Habile construction en flash-back hallucinés. Caméra intrusive, à l'épaule. C. Gainsbourg parfaite. (sortie en salle: 21 mars 2014)
Recueillie par un bon samaritain, une femme qui vient d'être rouée de coups dans une ruelle raconte à cet étranger les événements marquants de sa vie de nymphomane. Audacieux premier volet dyptique sur le pouvoir sexuel et l'impuissance. Habile construction en flash-back hallucinés. Caméra intrusive, à l'épaule. C. Gainsbourg parfaite. (sortie en salle: 21 mars 2014)
Lars Von trier (BREAKING THE WAVES, MELANCHOLIA) tient ses promesses avec ce premier volet, audacieux et raconté d'un seul souffle, d'un dyptique sur le pouvoir sexuel et son envers, l'impuissance. Divisé en quatre chapitres, NYMPHOMANIAC Vol. 1 porte la marque d'une pensée provocante, qui s'exprime à la fois dans des scènes de sexualité explicite et un discours troublant sur la frontière séparant le sexe et la mort. Le récit s'articule autour d'une longue série de flash-backs hallucinés, qui trouvent leur source dans la chambre spartiate, sorte de théâtre brechtien, où l'héroïne, par sa parole, fait naître les images. La caméra intrusive à l'épaule, ainsi que le montage à la hache, prolongent l'impression d'un film qui s'improvise au fur et à mesure sous nos yeux, sous l'impulsion d'une pensée digressive et non censurée, brillamment portée par Charlotte Gainsbourg. La somme de ces partis-pris forme un objet de cinéma brut en surface, étonnamment soigné dans son ensemble.
Texte : Martin Bilodeau
Pierre Murat - Télérama
La misogynie de Lars von Trier rejoint le vide de sa pensée. Car, enfin, que nous dit-il sur le sexe? À peu près les mêmes banalités que sur le racisme, il y a quelques années (DOGVILLE) ou la mort, récemment (MELANCHOLIA). Et le peu qu'il nous en dit, il le filme mal.
Pascal Mathieu - Le Nouvel Observateur
(...) [Lars von Trier] ne fait pas un cinéma aimable, loin de là. NYMPHOMANIAC ne fait pas exception, dont les redites lassent le spectateur aussi sûrement que l'encombrent les multiples plans de nature gynéco ou urologique, où il arrive que les dialogues tournent au bavardage, quand ils ne versent pas carrément dans le verbiage.
Arnaud Schwartz - La Croix
Le cinéaste s’en tient le plus souvent à une volonté de choquer, dans un registre peu subtil, ou de faire rire. (...) Au final, le spectateur éprouve la sensation d’assister au numéro un peu navrant d’un habile faiseur, désireux de se montrer à la hauteur de sa sulfureuse réputation.
Jean Roy - L'Humanité
Ce qui est dit et montré est précis jusqu’à la crudité, mais simultanément très intellectuel et stylisé, un peu à la manière de ce qu’avait tenté Alain Robbe-Grillet à une époque. (...) Certains plans, comme ceux d’ouverture, sont des modèles de composition. La composition de Charlotte Gainsbourg (...) ne gâte rien.
Aurélien Ferenczi - Télérama
Récit dans le récit (...), découpage en chapitres comme ceux des classiques contes d'apprentissage, va-et-vient entre le huis clos et les flash-back: cette densité romanesque rend ce film patchwork précieux, rigoureusement non formaté, inattendu jusque dans ses choix musicaux.
Odile Tremblay - Le Devoir
Tout et son contraire s’agitent dans [ce] maelström. Avec des morceaux musicaux, souvent sublimes, où trône Wagner. (...) Double film imparfait, audacieux, malheureux, d’un damné cérébral incapable d’abandon, dont la confession exaspère ou bouleverse, (...) mais qui (...) livre des lambeaux palpitants de son âme.
Marc-André Lussier - La Presse
Malgré les doses d'humour noir que recèle le film, le sexe (...) est ici très triste. Et douloureux. À cet égard, NYMPHOMANIAC reste très en phase avec l'esprit qui anime les films du réalisateur (...) depuis plusieurs années. D'autant que ce dernier nous réserve un dénouement «à la von Trier», c'est-à-dire aussi surprenant que choquant.
Par : Jason Plante, Gatineau
Ce film est la confession d'une nymphomaniaque, film tres frenchy, alors qu'on doit se contenter de La Vie d'Adele pour le sexuel francais, pour les nostalgiques. Charlotte Gainsbourg, qui pose son playdoyer des plus erotiques, est entoure d'une playade d'acteurs aussi bons les uns que les autres. Y a pas grand chose a comprendre; c'est le playdoyer d'une nymphomane...
J'attribue à ce film la Cote