Fr. 2013. Drame de Arnaud des Pallières avec Mads Mikkelsen, Mélusine Mayance, Delphine Chuillot. Au XVIe siècle, en France, un marchand de chevaux forme une armée pour mener une guerre contre les autorités qui ont bafoué ses droits. Adaptation contemplative d'un court roman de Heinrich von Kleist. Sobre reconstitution d'époque. Mise en scène intimiste. Interprétation solennelle de M. Mikkelsen. (sortie en salle: 9 mai 2014)
Au XVIe siècle, en France, un marchand de chevaux forme une armée pour mener une guerre contre les autorités qui ont bafoué ses droits. Adaptation contemplative d'un court roman de Heinrich von Kleist. Sobre reconstitution d'époque. Mise en scène intimiste. Interprétation solennelle de M. Mikkelsen. (sortie en salle: 9 mai 2014)
Pour cette adaptation d'un court roman de Heinrich von Kleist ("La Marquise d'O"), déjà porté à l'écran en 1969 par Volker Schlöndorff, Arnaud des Pallières a misé sur une sobre reconstitution de la Renaissance, transposant par ailleurs en France l'action qui se déroulait en Allemagne. Dans le même esprit, le metteur en scène a opté pour une représentation réaliste de la violence propre à cette époque plutôt que de verser dans le spectaculaire et la surenchère. Tantôt baignée d'une lumière automnale, tantôt plongée dans la pénombre, cette réflexion sur la foi et la justice se déploie dans une mise en scène intimiste et un climat oppressant, qui traduit judicieusement les tourments du héros aveuglé par sa soif de justice. Le rythme contemplatif confère en outre à MICHAEL KOHLHAAS l'aspect introspectif d'un western crépusculaire. Au sein d'une solide distribution issue des quatre coins de l'Europe, le Danois Mads Mikkelsen (LA CHASSE) s'impose par sa force tranquille et son jeu solennel.
Texte : Manon Dumais
Philippe Lançon - Libération
Des Pallières n’est jamais aussi fort que lorsqu’il montre la violence, concentrée et raréfiée. (...) L’attaque du château à l’arquebuse, en silence et à l’aube, est d’une efficacité sombre. Le combat sur le plateau, filmé à distance, (...) est un tableau vivant.
Jay Weissberg - Variety
Kleist’s direct language and straightforward storytelling are nowhere in evidence in Pallieres’ narratively challenged adaptation, featuring a French-speaking Mads Mikkelsen in one of his least impressive characterizations.
Émile Breton - L'Humanité
(...) ce film, ni western, ni film d’aventure, est d’abord une parabole sur la justice. Un mot à ne pas prendre en mauvaise part: quoi de plus beau que ces paraboles de la Bible qui ne sont au fond que des histoires racontées et bien racontées, pour transmettre une idée?
Jacques Mandelbaum - Le Monde
[des Pallières] transpose (...) l'action dans la France de la Renaissance, limite (...) les éléments d'époque, fait parler aux personnages une langue moderne. Cette forme épurée est travaillée par la peinture flamande pour les intérieurs, par le western pour les extérieurs.
Arnaud Schwartz - La Croix
La justice et la morale, la justice et la violence, la justice et l’orgueil, la justice et la foi… De la linéarité du récit, de son apparente simplicité factuelle se dégage peu à peu l’intérêt philosophique, politique et spirituel d’un sujet autrement plus complexe, aux résonances intemporelles.