É.-U. 2013. Drame de Ira Sachs avec Alfred Molina, John Lithgow, Marisa Tomei. Forcés de vendre leur appartement à la suite d'un congédiement, un professeur de musique et son nouvel époux peintre vont, séparément, s'établir chez des amis. Tableau vivant, humaniste et spontané. Écriture subtile, toute en douceur. Emploi judicieux des sonates de Chopin. Interprétation de première force. (sortie en salle: 19 septembre 2014)
Forcés de vendre leur appartement à la suite d'un congédiement, un professeur de musique et son nouvel époux peintre vont, séparément, s'établir chez des amis. Tableau vivant, humaniste et spontané. Écriture subtile, toute en douceur. Emploi judicieux des sonates de Chopin. Interprétation de première force. (sortie en salle: 19 septembre 2014)
Plutôt que d'axer son film sur l'épreuve socio-économique d'un couple gay dans la force de l'âge, Ira Sachs (KEEP THE LIGHTS ON) parle avec tendresse et affection de ce qui le cimente, brossant chemin faisant le portrait d'un univers d'intellectuels rarement dépeint à l'écran - Woody Allen y ayant lui-même renoncé depuis que son cinéma se fait nomade. Écriture subtile, mise en scène simple et spontanée, interprétation dans l'harmonie, LOVE IS STRANGE déborde de qualités exploitées en douceur, presque en sourdine, dans l'esprit des sonates de Chopin qui servent de ponctuation musicale au récit. Plus humaniste que militant, Sachs met en évidence le beau paradoxe historique, par lequel ses deux héros, qui ont été de tous les combats pour l'égalité sociale des gays, sont mis K.O. par une victoire: le droit de se marier. Alfred Molina et John Lithgow sont impeccables au centre de ce tableau grouillant de vie.
Texte : Martin Bilodeau