Fr. 2013. Drame de Anne Weil, Philippe Kotlarski avec Soko, Jérémie Lippmann, Vladimir Fridman. En 1979, une jeune Française et son cousin, qui se font passer pour un couple, entrent en contact à Odessa avec des Juifs persécutés par le régime soviétique pour avoir voulu émigrer. Récit original mais plutôt capricieux, inspiré d'une expérience de jeunesse de la coréalisatrice. Conclusion un peu étirée. Climat de paranoïa habilement forgé. Interprétation convaincante. (sortie en salle: 23 mai 2014)
En 1979, une jeune Française et son cousin, qui se font passer pour un couple, entrent en contact à Odessa avec des Juifs persécutés par le régime soviétique pour avoir voulu émigrer. Récit original mais plutôt capricieux, inspiré d'une expérience de jeunesse de la coréalisatrice. Conclusion un peu étirée. Climat de paranoïa habilement forgé. Interprétation convaincante. (sortie en salle: 23 mai 2014)
S'inspirant d'une expérience de jeunesse, Anne Weil signe, avec son mari Philippe Kotlarski, un premier long métrage original et parfois dérangeant. Récit d'initiation politique et sentimental sur fond d'amour illicite et de désillusion, LES INTERDITS souffre toutefois d'un déroulement plutôt capricieux et d'une certaine difficulté à conclure. Par ailleurs, on en apprendra assez peu sur les conditions de vie spécifiques des "refuzniks", le scénario se concentrant surtout sur les expériences, souvent parallèles, des deux jeunes protagonistes. Monteurs chevronnés (LES CORPS IMPATIENTS, MÈRES ET FILLES), Weil et Kotlarski impriment comme il se doit un rythme vivant et turbulent à leur film. Malgré des moyens plutôt limités, la reconstitution de l'URSS de la fin des années 1970 s'avère crédible, tandis que le climat de paranoïa propre à l'époque est habilement forgé par les coréalisateurs. Lesquels ont dirigé leurs interprètes avec doigté.
Texte : Louis-Paul Rioux
Michaël Ghennam - Les Fiches du Cinéma
LES INTERDITS est un OVNI dans le paysage du cinéma d'auteur français. Sur les bases d'un film d'espionnage, (...) le duo de cinéastes brode une intrigue complexe, où se mêlent enjeux politiques, historiques et sentimentaux.
Jacques Morice - Télérama
Par petites touches, les réalisateurs reconstituent le décor morne d'une Russie terrifiante, mais ouvrent discrètement leur récit sur une variété de thèmes. (...) Malgré un épilogue (...) trop long, leur film voyage bien, ailleurs comme dans l'intime.
Franck Nouchi - Le Monde
À force d'accumuler les méandres scénaristiques, le film perd de sa force et sombre dans une certaine confusion. C'est d'autant plus dommage que le sujet (...) est passionnant et que la reconstitution de l'ambiance si particulière qui régnait dans ces pays à cette époque est réussie.
Sophie Grassin - Le Nouvel Observateur
Personne ne songe à mettre en doute le sérieux, la sincérité, ni même la qualité technique du travail [de Weil et Kotlarski]. (...) Mais les personnages principaux (...) manquent de chair. (...) Quant à l’épilogue final, [il] apparaît comme un corps finalement bien étranger au film.
Gérard Lefort - Libération
C’est une reconstitution sidérante de réalisme pour qui a fréquenté l’URSS des années 70. Images de plomb et grisailles des vies. (...) Cette belle partition quasi documentaire est peu à peu envahie, puis finalement parasitée par le boucan d’une romance entre les deux jeunes gens.