Fr. 2013. Comédie dramatique de Justine Triet avec Laetitia Dosch, Vincent Macaigne, Arthur Harari. Pendant qu'elle couvre les élections présidentielles de 2012, une journaliste a maille à partir avec son ex, qui veut voir leurs filles en son absence, malgré l'interdiction de la Cour. Habile parallèle entre joute politique et lutte conjugale. Récit bien mené mais s'étirant vers la fin. Bonnes idées comiques. Réalisation fébrile, souvent tendue. Interprètes épatants, doués pour l'improvisation. (sortie en salle: 6 juin 2014)
Pendant qu'elle couvre les élections présidentielles de 2012, une journaliste a maille à partir avec son ex, qui veut voir leurs filles en son absence, malgré l'interdiction de la Cour. Habile parallèle entre joute politique et lutte conjugale. Récit bien mené mais s'étirant vers la fin. Bonnes idées comiques. Réalisation fébrile, souvent tendue. Interprètes épatants, doués pour l'improvisation. (sortie en salle: 6 juin 2014)
En insérant sa légère équipe de tournage dans la foule le jour des élections, Justine Triet a obtenu des scènes pseudo-documentaires fébriles, d'une grande tension dramatique. Et par son parallèle entre joute politique et lutte conjugale (sans oublier un clin d'oeil subtil à une victoire militaire de Napoléon III en 1859), la réalisatrice-scénariste, dont c'est le premier long métrage, brosse un fascinant portrait de société. Cela ne va toutefois pas sans une certaine cacophonie, surtout dans la première partie, farcie de pleurs de bébé propres à vriller les nerfs des spectateurs. Par ailleurs, la fin semble inutilement étirée, malgré une ou deux trouvailles comiques. Doués pour l'improvisation, les interprètes sont épatants, au premier chef l'énergique et expressive Laetitia Dosch, transfuge de la danse contemporaine, et le survolté Vincent Macaigne.
Texte : Louis-Paul Rioux
Sophie Benamon - L'Express
Triet signe ici un premier long qui confronte la petite et la grande histoire, et montre une génération perdue. Le couple a explosé, la famille aussi. Le travail est dur (...) et la politique n'est plus un espoir. Le constat est amer, mais le film porte l'espérance d'une possible entente.
Alain Spira - Paris-Match
La grande force [du film] est de provoquer autant le rire que l’ire. La finesse d’observation de la réalisatrice est une arme de dérision massive. Et si on sort épuisé de ce film hystériquement contemporain, on est ravi de fêter (...) l’avènement d’une cinéaste aussi originale… qu’agaçante.
Serge Kaganski - Les Inrockuptibles
Non contente de fondre en un même flux une histoire inventée et une actualité, Justine Triet n’en n’oublie pas de dessiner ses personnages avec épaisseur et précision, intensité et complexité. (...) Triet est épaulée par un ensemble d’acteurs Stradivarius.
Jordan Mintzer - The Hollywood Reporter
With several scenes filmed on location during the actual Election Day events, AGE OF PANIC mixes documentary-style drama with scenes of Mumblecore-esque comedy in ways that are often compelling and occasionally quite funny.
Corinne Renou-Nativel - La Croix
Avec ce contexte fort, une mise en scène influencée par le documentaire, (...) le film a la puissance du cinéma-vérité. Mais le désordre, la confusion et l’hystérie parfaitement assumés par la réalisatrice (...) font naître de cette immersion dans l’intimité des protagonistes (...) un malaise non moins puissant.
Jacques Morice - Télérama
C'est à la fois vivant et mordant. Plein de discorde, de hargne et d'amour bizarrement exprimé. Le film offre un reflet assez juste de notre époque agressive et anxiogène, où chacun est en permanence au bord du pétage de plombs. Avec heureusement (...) des moments de cessez-le-feu joyeux, à défaut de paix sûre.
Didier Péron - Libération
Justine Triet n’essaie pas d’imposer un message quelconque sur le rituel démocratique, sur le genre d’individus que nos sociétés fabriquent dans l’espèce de yo-yo bipolaire de la compétitivité-crise. (...) Elle expose une histoire très simple, elle en montre les accidents comiques, le jusqu’au-boutisme épuisant.
Jean Roy - L'Humanité
Il y a là une utilisation agile de l’actualité et du sens de l’intime dans le collectif. Stendhal avait compris que, pour traiter de la bataille de Waterloo, il faut et Fabrice et Waterloo, être simultanément dans la grande et la petite histoire. Avec ce premier long métrage, la jeune Justine Triet retrouve ces vertus.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Il importe (...) de dire les mille choses qu'on aime dans ce film pétillant et ferrailleur: (...) les acteurs, tous excellents, (...) la mise en scène, qui mélange intelligemment les registres de la fiction et du documentaire. Le mélange des tons, qui fait battre au film la chamade de la comédie et du mélodrame, de la fièvre et du calme.