Fr. 2013. Documentaire de Rithy Panh . Afin de combler un déficit de mémoire visuelle historique, le réalisateur recrée à l'aide de figurines les exactions commises par les Khmers rouges au Cambodge à la fin des années 1970. Oeuvre très personnelle au traitement fort original. Commentaire en voix-off d'une grande qualité littéraire. Moments poignants. Décors miniatures soignés. Caractère ridicule de la propagande officielle bien illustré. (sortie en salle: 7 février 2014)
Afin de combler un déficit de mémoire visuelle historique, le réalisateur recrée à l'aide de figurines les exactions commises par les Khmers rouges au Cambodge à la fin des années 1970. Oeuvre très personnelle au traitement fort original. Commentaire en voix-off d'une grande qualité littéraire. Moments poignants. Décors miniatures soignés. Caractère ridicule de la propagande officielle bien illustré. (sortie en salle: 7 février 2014)
Après S21 - LA MACHINE DE MORT KHMÈRE ROUGE et DUCH, LE MAÎTRE DES FORGES DE L'ENFER, Rithy Panh poursuit sa dénonciation des aberrations du régime de Pol Pot, cette fois sur une note beaucoup plus personnelle et dans un traitement résolument original. En décidant de ne pas animer ses petits personnages de glaise, le cinéaste parvient à traduire avec force l'état de prostration du peuple cambodgien devant ses geôliers endoctrinés, convaincus de détenir la vérité suprême. Du reste, le commentaire en voix-off, d'une grande qualité littéraire, exprime fort bien le délire de grandeur de Pol Pot et ses comparses, dans des envolées emphatiques d'un ridicule consommé, parfois illustrées par des images de propagande aussi mal filmées que mal jouées. Ces passages amusants allègent un propos poignant, qui culmine avec la recréation des derniers moments du père du cinéaste, qui a décidé de se laisser mourir plutôt que de subir un traitement alimentaire indigne d'un être humain. Panh excelle également dans les évocations nostalgiques des années heureuses précédant cette dictature insensée, desquelles se dégage un mince espoir de jours meilleurs pour ses compatriotes.
Texte : Louis-Paul Rioux
Sandra Benedetti - L'Express
Des figurines de glaise et des films de propagande pour raviver les ombres brisées d'un gamin à l'âme nue, racontées en voix off. Des mots poétiques et rudes, simples et magnifiques consignés par l'écrivain Christophe Bataille. Bouleversant.
Marie Soyeux - La Croix
Cette statuette que les mains du sculpteur façonnent, c’est [son] père. (...) Le résultat garde ce grain grossier de l’artisanat et la force de l’incarnation. Ces êtres resteront inanimés. L’humanité et la déshumanisation sont suggérées par la voix off, (...) le travail du son et les mouvements congrus de la caméra.
François Ekchajzer - Télérama
Pour donner corps à ses souvenirs, le cinéaste (...) recourt à des figurines en terre cuite, à l'effigie de parents et d'amis aujourd'hui disparus. Ces scènes issues de sa mémoire (...) composent une évocation poignante, enrichie d'une dimension méditative par le beau texte de l'écrivain Christophe Bataille.
Frédérique Roussel - Libération
Un des moments les plus forts de sa démarche survient lorsqu’on le voit, lui, petit personnage de bois regardant une danseuse traditionnelle en chair et en os: c’est le pouvoir du cinéma que de juxtaposer le passé et le présent, les morts et les vivants.
Chloé Rolland - Les Fiches du Cinéma
Avec moult détails, (...) le cinéaste cambodgien accomplit un remarquable travail de recomposition. À la fois délicat et intransigeant, il poursuit sa quête pour rendre la parole au peuple en lui rappelant sa mémoire.
Céline Gobert - 24 Images
(...) L'IMAGE MANQUANTE, pourtant hanté par la mort, est porté par une pulsion de vie incroyable: vivre pour se souvenir, et mieux, vivre pour raconter.
André Duchesne - La Presse
Il y a dans L'IMAGE MANQUANTE un mélange de cri de coeur et de poésie dont la puissance évocatrice fait frémir.