Fr. 2013. Drame sentimental de Michel Gondry avec Romain Duris, Audrey Tautou, Gad Elmaleh. Le bonheur d'un inventeur parisien est assombri par le nénuphar qui pousse dans le poumon droit de sa jeune épouse, lequel met sa vie en péril. Adaptation émerveillée et énergique du roman de Boris Vian. Intrigue inutilement étirée. Traitement savamment bricolé. Bonnes trouvailles visuelles. Distribution impeccable. (sortie en salle: 28 juin 2013)
Le bonheur d'un inventeur parisien est assombri par le nénuphar qui pousse dans le poumon droit de sa jeune épouse, lequel met sa vie en péril. Adaptation émerveillée et énergique du roman de Boris Vian. Intrigue inutilement étirée. Traitement savamment bricolé. Bonnes trouvailles visuelles. Distribution impeccable. (sortie en salle: 28 juin 2013)
Michel Gondry (ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND) surmonte la plus grande difficulté que présentait l'adaptation du roman surréaliste et fataliste de Boris Vian: aspirer le spectateur dans sa propre interprétation de l'oeuvre parue en 1947, tout en lui laissant assez d'espace pour projeter la sienne. Bricoleur surdoué, le cinéaste mise sur l'émerveillement continuel, comblant chaque recoin et repli de l'écran de trouvailles visuelles souvent fulgurantes: poignées de main qui tournoient, chaise qui se replie d'elle-même, gondole aérienne, etc. Porté par une distribution impeccable et une énergie semblable à celle qu'on retrouvait dans les premiers films du tandem Jeunet et Caro (DELICATESSEN), L'ÉCUME DES JOURS est tout à la fois grisant et surchargé, inclusif et très personnel. On peut cependant reprocher à Gondry d'avoir étiré sur un peu plus de deux heures une intrigue qui aurait été mieux mise en valeur, et plus émouvante, dans un format plus court. Toutefois, le discours de Vian, sur le monde du travail, la place de l'argent, l'impuissance de la médecine, n'a rien perdu de son actualité.
Texte : Martin Bilodeau
Marc Cassivi - La Presse
Des idées brillantes foisonnent dans cette mise en scène débordante d'originalité et d'inventivité. Mais à force de vouloir traduire fidèlement les images du roman en images de cinéma, Gondry finit par desservir l'oeuvre de Vian, qu'il trahit et écrase, en piétinant ses nénuphars.
Michel Gondry - Le Journal de Montréal
"Comme pour mes autres films, j'ai (...) conçu les effets spéciaux d'une façon un peu théâtrale, en fabriquant de vrais objets. J'ai voulu, autant que possible, trouver une manière mécanique de représenter les jeux de mots que fait Boris Vian dans son roman. Pour moi, il fallait les construire pour montrer leur côté absurde."
Frédéric Strauss - Télérama
L'univers de l'écrivain ne semble là que pour justifier les fantaisies d'un cinéaste qui en rajoute dans le farfelu bricolé, jusqu'à étouffer L'ÉCUME DES JOURS sous un amas de trouvailles bordélique. La signature de Gondry vampirise tout.
Thomas Sotinel - Le Monde
L'ÉCUME DES JOURS, le film, lit le roman (...) avec un enthousiasme qui n'est pas toujours communicatif. Michel Gondry s'empare des inventions langagières pour en faire des inventions graphiques et cinétiques. (...) le film épuise toute son énergie à la construction d'un monde qui ne fait [pas] de place à ses habitants.
Corinne Renou-Nativel - La Croix
Les imaginaires de Vian et de Gondry sont si riches que l’on passe de trouvaille en trouvaille, avec changements d’échelle et animations incrustées. (...) S’il n’est certes pas exempt de défauts, [le film] rend palpables (...) la poésie, l’humour et le romantisme de l’œuvre de Boris Vian.
Jacques Morice - Télérama
Michel Gondry ne recourt pas à une armada d'effets numériques. Son film est tout sauf spectaculaire. (...) Le réalisateur ne s'attarde jamais sur ses inventions, il les filme comme en passant. C'est cette magie furtive, souterraine, qui séduit. À l'exemple du traitement chromatique.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
L’univers perpétuellement fantasque du livre peut donner le vertige, notamment dans la première partie. La seconde, plus calme, plus tragique, dans un superbe noir et blanc, est d’une infinie beauté. Les acteurs forment chacun une facette de ce rêve éveillé.
Didier Péron - Libération
La mise en scène ne parvient jamais (...) à amalgamer ces acteurs à la pâte bizarre de l’imaginaire Gondry. Ils sont comme des corps investis de la seule poésie de leur notoriété. (...) Et puis, pardon, mais ils sont trop vieux. Romain Duris a 38 ans, Audrey Tautou 37, (...) alors que Boris Vian en a 27 quand le livre est publié.