L'avis de Mediafilm

Ce premier long métrage de fiction de Mathieu Roy (SURVIVING PROGRESS) souffre principalement de problèmes d'écriture: enjeux mal définis, bras de fer fraternel manquant de punch, personnages secondaires qui apparaissent on ne sait d'où, etc. Le récit inabouti, au plan dramaturgique, avance laborieusement, en équilibre précaire entre une vision clinique, honnête, de la maladie d'Alzheimer, bien illustrée par le jeu sensible du grand Marcel Sabourin, et sa représentation poétique, quasi angélique, avec sa fin ouverte dans un brouillard commode. Bref, ce que le film inspiré de l'histoire du cinéaste et de son père possède en sincérité, il le perd en crédibilité, par manque de recul. L'ensemble est toutefois bien réalisé, Roy tirant avantage de son décor champêtre pour illustrer à la fois le confort de l'isolement et le danger de l'éloignement. Mais la composition d'Émile Proulx-Cloutier, desservi par un personnage peu sympathique dont il n'a pas su exploiter les failles, n'est guère convaincante.

Martin Bilodeau