Fr. 2013. Thriller de Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu avec Mathieu Amalric, Maïwenn, Karin Viard. À Lausanne, un professeur de littérature ayant la réputation de séduire ses étudiantes entame une liaison avec la jeune belle-mère de l'une d'elles, portée disparue. Adaptation malicieuse d'un roman de Philippe Djian. Manque de tension dramatique. Mise en scène respectant les codes du film noir. Décors et lieux naturels exploités avec brio. Interprètes en forme. (sortie en salle: 17 octobre 2014)
À Lausanne, un professeur de littérature ayant la réputation de séduire ses étudiantes entame une liaison avec la jeune belle-mère de l'une d'elles, portée disparue. Adaptation malicieuse d'un roman de Philippe Djian. Manque de tension dramatique. Mise en scène respectant les codes du film noir. Décors et lieux naturels exploités avec brio. Interprètes en forme. (sortie en salle: 17 octobre 2014)
Pour leur cinquième long métrage, les frères Larrieu (PEINDRE OU FAIRE L'AMOUR, LE VOYAGE AUX PYRÉNÉES) plongent dans l'univers du polar en adaptant habilement le roman "Incidences" de Philippe Djian (37,2 LE MATIN). Avec en toile de fond les magnifiques montagnes ceinturant le lac Léman et l'architecture renversante du Rolex Learning Center, les cinéastes mettent en scène malicieusement un récit sombre mais qui baigne dans un humour noir savoureux. L'étrangeté des situations se marie bien avec les personnalités excessives de chacun des personnages, l'intrigue jouant autant sur le somnambulisme de l'enseignant que sur l'ambiguïté de sa relation avec sa soeur. Mathieu Amalric (LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON) interprète avec beaucoup de nuances ce séducteur invétéré, fumeur compulsif, amoureux autant des mots que des femmes. La distribution, formée aussi de Maïwenn, Karin Viard, Denis Podalydès et Sara Forestier, s'avère particulièrement à l'aise dans ce récit aux nombreuses références hitchcockiennes parfaitement assumées, mais au suspense pas aussi tendu que souhaité.
Texte : Pierre Blais
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Tout est (...) joliment ambigu dans ce film visuellement splendide, où un homme, écartelé entre trois femmes - Karin Viard, relookée en blonde hitchcockienne, Maïwenn, à la douceur suspecte, et Sara Forestier, étudiante vorace -, voit son vernis craquer de toutes parts. Mathieu et les femmes... Il tente de fuir, de calfeutrer les fuites, de fermer les vannes, mais il y a le feu au lac...
Jacques Morice - Télérama
Le film ne cesse (...) de serpenter entre pulsion et raison, animalité (surgissent corbeaux et loups) et culture. Les frères citent André Breton (...) et randonnent au bord de crevasses, avec une tension qui va crescendo, jusqu'aux cimes. Car l'amour entre Anna et Marc accroît le danger, les sueurs froides. C'est l'option forte de ce thriller sentimental, teinté, contre toute attente, d'un romantisme absolu, tout aussi noir que solaire.
Julien Gester - Libération
Sous ses contours de fausse série B sexy, délicatement retorse et fâchée avec le naturalisme, ce septième long-métrage fait aussi figure, sans en égaler tout à fait la grâce, de pendant désespéré à l’un des deux ou trois plus beaux films réalisés à ce jour par les Larrieu, PEINDRE OU FAIRE L'AMOUR.
Jean Roy - L'Humanité
Tout étonne, de la pesanteur de la nature, son impavidité, du gel sépulcral qui étouffe les sons et rend les corps comme enchâssés, jusqu’au jeu des comédiens et comédiennes qui entourent le héros, (...) autant de papillons qui, dans ce drame de nature policière, (...) se font séduire pour les dames ou s’opposent pour les messieurs. (...) Que voilà du cinéma désarçonnant.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
Il y a une atmosphère à la Polanski dans ce film adapté d'un roman de Philippe Djian. La diction très amidonnée que les réalisateurs ont imposée au personnage de Mathieu Amalric peut d'abord dérouter mais une fois l'oreille faite, le spectateur goûtera sans modération à une partition qui oscille entre polar et comédie noire. Le tout sous le signe d'une sensualité dévastatrice.