Fr. 2013. Drame de Rebecca Zlotowski avec Tahar Rahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet. Engagé comme décontamineur dans une centrale nucléaire de la basse vallée du Rhône, un jeune homme entame une liaison secrète avec la fiancée d'un collègue. Exploration originale d'un univers méconnu. Récit mince, manquant parfois de force dramatique. Mise en scène tantôt froide, tantôt lyrique. Bons interprètes. (sortie en salle: 6 décembre 2013)
Engagé comme décontamineur dans une centrale nucléaire de la basse vallée du Rhône, un jeune homme entame une liaison secrète avec la fiancée d'un collègue. Exploration originale d'un univers méconnu. Récit mince, manquant parfois de force dramatique. Mise en scène tantôt froide, tantôt lyrique. Bons interprètes. (sortie en salle: 6 décembre 2013)
Ce deuxième long métrage de la réalisatrice de BELLE ÉPINE a le grand mérite d'explorer, sur un mode quasi documentaire, le milieu méconnu des travailleurs du nucléaire. Dignes d'un film de science-fiction, les images froides et aseptisées, captées avec minutie dans la centrale imposante et menaçante, créent un saisissant contraste avec celles, plus lyriques, tournées dans la nature environnante gorgée de la douce lumière du soleil. Reste que le récit, qui voit l'amour tutoyer constamment la mort, s'avère en définitive bien mince et manque parfois de force dramatique, en raison notamment d'un certain flou dans les motivations des protagonistes. GRAND CENTRAL demeure néanmoins un objet filmique très original, porté par une mise en scène inspirée et défendu par des interprètes de talent, dont l'épatant Olivier Gourmet (L'EXERCICE DE L'ÉTAT), le sensible Tahar Rahim (UN PROPHÈTE), le robuste Denis Ménochet (DANS LA MAISON) et la sensuelle Léa Seydoux (LA VIE D'ADÈLE), qui continue après BELLE ÉPINE sa collaboration fructueuse avec Rebecca Zlotowski.
Texte : Louis-Paul Rioux
Marc-André Lussier - La Presse
Finement dialogué, bien ancré dans le milieu qu'il décrit, ce deuxième long métrage de Rebecca Zlotowski est aussi bien servi par une distribution de haut vol. Léa Seydoux et Tahar Rahim traduisent parfaitement les déchirements de personnages complexes.
Olivier Séguret - Libération
Machine sensible et intelligente, GRAND CENTRAL donne le sentiment d’une boucle trop lisse, sans rugosité, d’un film animé par les nécessités du devoir plutôt que par celles du désir. Ce n’est pas de l’ennui qu’il distille, c’est du spleen: une nostalgie de ce qui aurait pu être, une lassitude devant un format trop bien verrouillé.
Aurélien Ferenczi - Télérama
Le [film] est brillamment dialogué, extrêmement rigoureux dans la montée de la tension dramatique. (...) C'est sa justesse qui frappe d'emblée, qualité volatile, difficile à atteindre [et] à décrire. On y croit dès la première scène, quand Gary (...) rejoint une équipe d'intérimaires à l'oeuvre dans une centrale nucléaire.
Pierre Mérin - Le Point
Le film est construit autour de l'opposition entre le réalisme froid de la centrale et le cadre naturel, bucolique, (...) où les amants se cachent pour consommer leur amour interdit. Les dangers de l'énergie atomique et cette passion défendue créent une tension permanente, servie par la réalisation nerveuse de Rebecca Zlotowski.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Une histoire de prolétaires à la puissance x, (...) terrifiante sur la réalité de notre époque, mais magnifiée par l'amour interdit [des] deux jeunes gens. Il y a là, à la fois, une grande intelligence et une grande virtuosité, qui font parfois oublier à la cinéaste la nécessité de nourrir ses personnages et le lien qui se tisse entre eux.