Fr. 2013. Drame historique de Olivier Dahan avec Nicole Kidman, Tim Roth, Frank Langella. En 1961, Grace de Monaco est amenée à intervenir dans le conflit diplomatique qui oppose son mari, le prince Rainier, au gouvernement français de Charles de Gaulle. Photoroman luxueux prenant ouvertement ses aises avec la vérité historique. Traitement un brin artificiel. Bonne composition de N. Kidman. (sortie en salle: 19 décembre 2014)
En 1961, Grace de Monaco est amenée à intervenir dans le conflit diplomatique qui oppose son mari, le prince Rainier, au gouvernement français de Charles de Gaulle. Photoroman luxueux prenant ouvertement ses aises avec la vérité historique. Traitement un brin artificiel. Bonne composition de N. Kidman. (sortie en salle: 19 décembre 2014)
C'est en même temps l'histoire d'une délivrance et d'un enchaînement. Délivrance de la femme dépossédée de ses racines et de son identité. Enchaînement de la femme, de la mère, de l'actrice, à son rôle politique et public. Nicole Kidman traduit parfaitement cette dualité sacrificielle dans ce photoroman un brin artificiel mais hautement satisfaisant, faufilant dans une trame historique connue des intrigues de palais dignes de Sissi. En effet, les auteurs ont pris des libertés avec les faits, de façon à accommoder le récit et à mettre en valeur la crise de conscience de l'héroïne, filmée à la loupe - littéralement - par Olivier Dahan (LA VIE EN ROSE). La mise en scène un brin excessive, avec de très belles transitions sonores et de jolis clins d'oeil au cinéma de Hitchcock, traduit l'opulence de cet univers d'apparat, mais manque un peu d'ironie. Comme du reste le scénario, parfois à un cheveu du ridicule. Ainsi, le dénouement heureux et quasi liturgique, où la protagoniste défend Monaco comme terre de liberté devant un parterre de dignitaires, ne manquera pas de faire sourire un monde contemporain divisé entre les possédants et les appauvris. (Texte rédigé en mai 2014, durant le Festival de Cannes)
Texte : Martin Bilodeau
Norbert Creutz - Le Temps
Jamais l’inégal Dahan (...) n’avait réussi un film aussi équilibré, à la fois chatoyant et intelligent. Quant à Nicole Kidman, malgré la différence d’âge, elle parvient sans peine à en être le cœur frémissant. Quand elle rue dans les brancards ou quand elle se résigne à tenir son rôle d’Altesse Sérénissime, on y croit sans peine.
Didier Péron - Libération
À force de travellings tempétueux et d’incessants recadrages macroscopiques, qui disent tout de l’embarrassant surmoi de l’orchestrateur Dahan, le film travaille ainsi malgré lui à une mortification du spectateur dans un ennui écœuré par le caractère frelaté de ces fétides tragédies de coursives princières.
Mathilde Blottière - Télérama
«L'idée que ma vie puisse être un conte de fées est déjà en soi un conte de fées.» (...) la phrase est de Grace de Monaco. (...) voilà donc synthétisée la dialectique de ce biopic choucrouté: en épousant Rainier, Grace s'enterre vivante mais reste malgré tout une actrice, capable de faire de son statut d'altesse une oeuvre d'art.
Franck Nouchi - Le Monde
GRACE DE MONACO n'a même pas la qualité des grands biopics américains dont on ressort souvent épatés par la performance des acteurs, capables d'incarner des personnages illustres avec un souci de ressemblance parfois hallucinant. Ici, Kidman fait du Kidman.
Phalène de La Valette - Le Point
Ce n'est pas que ce soit foncièrement mauvais. Nicole Kidman joue impeccablement sa partition, avec une passion que l'on devine sincère. (...) Trop timide pour embrasser totalement son caractère romanesque, trop pompeux pour être pris au sérieux, GRACE DE MONACO finit, faute de trouver le ton juste, par ressembler à une vaste plaisanterie.
Éric Libiot - L'Express
(...) il faut saluer la démarche de Dahan: (...) réinventer la réalité, non pour la distordre, mais pour repeindre cette histoire mêlant conte de fées, papier glacé et morceaux de réel. (...) le scénario [a toutefois] la volonté de ne pas trop franchir la ligne jaune (...) afin que les grincements de dents ne se transforment pas en incident diplomatique.