Fr. 2013. Drame de Claire Simon avec Reda Kateb, Nicole Garcia, Monia Chokri. Dans une gare parisienne, un étudiant en sociologie croise une professeure cancéreuse, une agente immobilière déboussolée et un animateur télé à la recherche de sa fille fugueuse. Fascinante mosaïque humaine, conçue à partir d'une patiente recherche documentaire. Quelques passages un peu fabriqués. Réalisation souple. Exploitation judicieuse du décor. Interprétation sentie. (sortie en salle: 22 novembre 2013)
Dans une gare parisienne, un étudiant en sociologie croise une professeure cancéreuse, une agente immobilière déboussolée et un animateur télé à la recherche de sa fille fugueuse. Fascinante mosaïque humaine, conçue à partir d'une patiente recherche documentaire. Quelques passages un peu fabriqués. Réalisation souple. Exploitation judicieuse du décor. Interprétation sentie. (sortie en salle: 22 novembre 2013)
Comme pour son précédent LES BUREAUX DE DIEU, Claire Simon a construit GARE DU NORD à partir d'une patiente recherche documentaire. Sa fascinante mosaïque humaine en vase clos rend compte du caractère multiculturel de la France du XXIe siècle, où le travail se fait rare, où le profilage racial vient empoisonner le climat, où les couples se défont ou se déchirent, où la violence et les conflits surgissent sans prévenir. Si certains éléments narratifs apparaissent un peu fabriqués - quoique probablement inspirés d'histoires vécues -, le récit coule avec fluidité, le recours à d'étonnantes touches de fantastique ou de paranormal contribuant à dénouer des développements voués à l'impasse. Reposant sur une utilisation mesurée de la caméra à l'épaule, la réalisation souple exploite de manière judicieuse les différents paliers et recoins de ce monstre de pierre et de verre, où l'ancien côtoie le moderne. Par son jeu senti, le talentueux quatuor d'interprètes domine avec grâce la distribution bigarrée.
Texte : Louis-Paul Rioux
Claire Simon - Voir
"Je ne voulais [pas] faire un documentaire. Je cherchais la vie, la matière pour le récit en partant du lieu. Au lieu de me dire que j’allais faire un film sur l’envie ou sur la jalousie, je me suis dit que j’allais faire un film sur la gare du Nord, car pour moi, ce lieu, c’est la France d’aujourd’hui."
Vincent Ostria - L'Humanité
(...) la cinéaste croque des fragments de vie gravitant dans la gare du Nord. (...) Plein de notations et de personnages, le film est plus une série de choses vues qu’une intrigue consistante et en crescendo. Un beau travail d’observation et d’atmosphère.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Ce ballet humain et ferroviaire (...) nourrit un film-monde qui ambitionne de nous renvoyer une image de notre société, telle que l'instabilité, la vitesse, la fragilité et la cruauté la constituent. Le côté (...) parcellaire (...) du film ne donne pas à cette ambition les moyens de se cristalliser.
Pierre Murat - Télérama
Claire Simon ne filme qu'une gare (...) mais elle en fait un monde. Et un monstre. Le plus souvent indifférent au sort de ceux qui le traversent. Et parfois paralysé au point de devenir cul-de-sac, sur lequel buttent des passants tout surpris de se retrouver soudain prisonniers...
Danielle Attali - Le Journal du dimanche
On est à la fois dans la fiction et le réel, (...) plongé dans une gigantesque cité qui vibre, reflet de nos existences et notre société. Claire Simon (...) réussit son projet le plus ambitieux. Entre clarté et obscurité, son film est lumineusement filmé et interprété.
Marie Soyeux - La Croix
Tourné dans la foule, le film présente un très beau travail sonore, brouhaha touffu mais distinct. La mise en scène tire parti des symétries solennelles des escalators, des rails aux lignes serpentines, du clignotement des feux, sans céder à l’esthétisme gratuit.