Can. 2013. Drame de Éric Morin avec Sophie Desmarais, Alexandre Castonguay, Martin Dubreuil. En 1968, à Rouyn-Noranda, une jeune femme est déchirée entre l'attachement à sa famille et à sa région et son désir de quitter pour la grande ville. Récit amalgamant drame intimiste et étude sociologique. Reconstitution d'époque réussie. Réalisation éclatée. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 1 novembre 2013)
En 1968, à Rouyn-Noranda, une jeune femme est déchirée entre l'attachement à sa famille et à sa région et son désir de quitter pour la grande ville. Récit amalgamant drame intimiste et étude sociologique. Reconstitution d'époque réussie. Réalisation éclatée. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 1 novembre 2013)
Cinéaste-musicien dont le sens aigu des compositions picturales a été révélé dans son fort remarqué court métrage "Opasatica", Éric Morin se saisit d'un fait authentique, le très bref passage dans son Abitibi natale de Jean-Luc Godard, comme point de départ de son premier long métrage. Mêlant les genres et les formes (drame intimiste et docufiction, saupoudrés de quelques envolées oniriques et de nombreux extraits musicaux), Morin semble avoir construit son film comme un mobile auquel il aurait accroché diverses idées accumulées au fil des ans. Avec un certain succès. Cette histoire aux résonances autobiographiques lui fournit aussi le prétexte d'explorer l'état des lieux de son coin de pays, notamment la douloureuse question de l'exil. Le jeu naturel des comédiens, la plupart originaires de la région, ne détonne jamais dans cet exercice de cinéma d'hier en trompe l'oeil, fortifié par une reconstitution d'époque des plus justes.
Texte : Jean Beaulieu
Gérard Grugeau - 24 Images
(...) aucune véritable audace ne s'inscrit ici à l'écran malgré une trame musicale composite qui surprend, mais (...) semble là pour combler les carences d'un récit éclaté. (...) Cette absence d'audace pèse d'autant plus que l'époque évoquée entendait alors casser toutes les normes aussi bien politiques qu'esthétiques.
Éric Fourlanty - 24 Heures
On ne sait trop si certains des témoignages des mineurs sont ceux d’acteurs ou de réels mineurs des années 60. Peu importe, seules comptent la vérité du récit et la justesse de l’image. Et celles du cinéma, bien sûr, comme cette caméra amoureuse de l’actrice.
Martin Bilodeau - Le Devoir
Inconnu au bataillon, Alexandre Castonguay est (...) excellent en rêveur déçu mais résolu du 48e parallèle. Par-dessus tout, le film doit sa réussite au regard félin et au magnétisme de Sophie Desmarais, une actrice qui n’a décidément rien à envier à Anna Karina.
Éric Moreault - Le Soleil
(...) là où le film perd tout son intérêt, c'est dans sa volonté de présenter de longues et fausses entrevues d'époque (...). Ces extraits en noir et blanc (...) laissent la parole à des étudiants, (...) des femmes, des mineurs... (...) C'est au mieux maladroit, au pire, (...) ridicule.
Manon Dumais - Voir
D’une structure éclatée, empruntant à l’esthétique pop des années 1960, offrant mille et un clins d’œil au cinéma de Godard, de Carle (...), ce délire visuel campé au cœur de l’hiver affiche un ludisme totalement assumé et traversé de moments d’émotion sincère.
Marc-André Lussier - La Presse
Sophie Desmarais (...) irradie l'écran. (...) Tourné sans grands moyens, mais foisonnant de belles idées, CHASSE AU GODARD D'ABBITTIBBI emprunte la forme d'une magnifique lettre d'amour au cinéma, en plus de rendre un bel hommage à la région d'où le cinéaste est issu.
Sophie Desmarais - Ciné-Bulles
"Je réfléchis longtemps au personnage avant de lui donner ses couleurs, en maîtrisant le scénario par toutes sortes de lectures, de films, de musiques (...). Bref, le personnage m’accompagne, m’habite. Souvent, c’est un élément qui le fait naître. Pour CHASSE AU GODARD, Marie passait (...) par le costume. Elle est très soignée."
Jean-François Hamel - Ciné-Bulles
Grâce à une mise en scène sachant tirer profit des plans fixes de paysages somptueux et d’intérieurs issus d’un imaginaire cinéphilique fascinant, le film d’Éric Morin est (...) un portrait de jeune femme éblouissant (...). Et CHASSE AU GODARD D'ABBITTIBBI est à l’image de sa remarquable héroïne: envoûtant.
Éric Morin - Ciné-Bulles
"Mon Godard est totalement dans la fiction, non réaliste, un peu parodique. Le moment où il quitte le plateau de la télévision (...) pendant son entrevue est l’un des rares faits réels, sinon le seul que j’ai gardé de sa visite. Il faut dire que Godard est venu en Abitibi seulement deux jours et qu’au final, il n’y a pas fait grand-chose…"