Fr. 2013. Comédie dramatique de Sophie Fillières avec Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, Anne Brochet. Les tribulations d'un couple dans la quarantaine qui n'ose s'avouer son désamour. Récit au ton doux-amer bien maîtrisé. Fins dialogues à l'humour pince-sans-rire. Rythme inconstant. Réalisation sans apprêt. Belle complicité de jeu entre E. Devos et M. Amalric.
Les tribulations d'un couple dans la quarantaine qui n'ose s'avouer son désamour. Récit au ton doux-amer bien maîtrisé. Fins dialogues à l'humour pince-sans-rire. Rythme inconstant. Réalisation sans apprêt. Belle complicité de jeu entre E. Devos et M. Amalric.
La lente désagrégation d'un couple, sujet souvent traité dans le cinéma français (NOUS NE VIEILLIRONS PAS ENSEMBLE, LA CRISE), a rarement été décrite de façon aussi tendre que dans cette chronique douce-amère de Sophie Fillières (AÏE, GENTILLE). La complicité naturelle - souvent observée chez Desplechin - entre Emmanuelle Devos, à la fois fragile et forte, et Mathieu Amalric, au bord de l'implosion, est telle que l'on perçoit dans un petit geste ou une simple intonation la passion qui a jadis embrasé ces amoureux. L'astuce scénaristique de Fillières réside dans la multiplication de saynètes drolatiques, servies par de fins dialogues à l'humour pince-sans-rire, qui s'enchaînent sans cynisme. Jusqu'à l'épisode solitaire de Pomme en forêt, qui marque une rupture de ton et de rythme un peu malheureuse. Retour en force, néanmoins, pour cette cinéaste, qui délaisse ici pour une fois les personnages déjantés et gentiment excentriques au profit de situations réalistes observées avec justesse. (texte rédigé en novembre 2014, dans le cadre du festival Cinemania)
Texte : Jean Beaulieu
Cyrille Latour - Les Fiches du Cinéma
Fillières signe un film plus aigre que les précédents. Bien que l'on y retrouve le charme et la facétie habituels de son cinéma, elle laisse entrevoir là une part plus noire et ose même, à mi-parcours, filmer la solitude de son héroïne perdue en forêt.
Alain Grasset - Le Parisien
La réalisatrice Sophie Fillières a su ponctuer son film d'un humour salvateur, bien que souvent grinçant. Et, surtout, on se régale du jeu des acteurs. Ils nous offrent une version presque sympathique et drôle des derniers feux de leur amour.
Arnaud Schwartz - La Croix
(...) à mesure qu’il avance, le film se fait plus complexe, plus déroutant. L’insolite qui imprègne la relation de cet homme et de cette femme ouvre (...) sur un questionnement plus grave, nourri par la solitude de Pomme, livrée à elle-même en pleine nature.
Franck Nouchi - Le Monde
Il faut insister sur la performance des deux acteurs, (...) Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric. L'une tout en nuances (...). Lui, étrange jusqu'à en paraître inquiétant (...). Deux comédiens formidables pour quelques instants de cinéma qui ne le sont pas moins.
Jacques Morice - Télérama
Le récit fourmille d'idées, de situations totalement saugrenues, et pourtant si vraies, sur l'agacement mutuel, le rapport de force violent, au quotidien, lorsque tout chez l'autre devient source de crispation permanente.
Olivier Séguret - Libération
Fillières trouve le juste équilibre pour nous faire toucher d’emblée l’identité profonde de ses personnages, à la fois vague dans le détail sociologique, mais suffisamment précise pour donner une idée claire de leur profil, que la paresse populaire qualifierait de bobo.