É.-U. 2013. Drame d'horreur de Ana Lily Amirpour avec Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh. Dans une ville rongée par le vice, un jardinier idéaliste fait la connaissance d'une jeune vampire vêtue d'un tchador. Métaphore féministe efficace. Récit ténu. Climat envoûtant. Références multiples et maîtrisées. Bande-son pleine de personnalité. Fraîcheur et justesse des interprètes. (sortie en salle: 6 mars 2015)
Dans une ville rongée par le vice, un jardinier idéaliste fait la connaissance d'une jeune vampire vêtue d'un tchador. Métaphore féministe efficace. Récit ténu. Climat envoûtant. Références multiples et maîtrisées. Bande-son pleine de personnalité. Fraîcheur et justesse des interprètes. (sortie en salle: 6 mars 2015)
Si le film de vampires est un genre plus que formaté, l'Iranienne Ana Lily Amirpour lui réinsuffle énergie et audace avec ce drame au climat onirique planant, filmé dans un noir et blanc élégant et stylé. Faisant montre d'un sens du cadrage précis et original, la jeune réalisatrice, qui en est à son premier long métrage, multiplie les références cinématographiques - David Lynch, Jim Jarmusch, le film noir, le western, etc. -, sur une bande-son aux accents pop-rock évoquant avec beaucoup de personnalité tant le giallo que l'oeuvre d'Ennio Morricone. Bien que ténu sur le fond, le film ne sombre pas dans l'excès de scènes-chocs et sanglantes, versant plutôt dans la subversion en faisant de son héroïne une figure vengeresse, qui refuse le patriarcat et toute tentative, même métaphorique, de soumission. Par leur fraîcheur et leur justesse, Sheila Vand et Arash Marandi apportent crédibilité et sensibilité à cette histoire d'amour morbide et poétique.
Texte : Helen Faradji