Fr. 2013. Drame de Philippe Godeau avec François Cluzet, Bouli Lanners, Corinne Masiero. Les préparatifs secrets et minutieux ayant conduit un convoyeur de fonds à prendre le large avec à bord de son véhicule 11,6 millions d'euros. Récit maussade mais prenant tiré d'une histoire vraie. Personnage défini avec nuance et sobriété. Réalisation expressive. F. Cluzet très juste. (sortie en salle: 5 avril 2013)
Les préparatifs secrets et minutieux ayant conduit un convoyeur de fonds à prendre le large avec à bord de son véhicule 11,6 millions d'euros. Récit maussade mais prenant tiré d'une histoire vraie. Personnage défini avec nuance et sobriété. Réalisation expressive. F. Cluzet très juste. (sortie en salle: 5 avril 2013)
François Cluzet (NE LE DIS À PERSONNE, INTOUCHABLES) est très juste dans la peau de cet individu qui, par son geste audacieux, en est venu à incarner, dans la France en pleine austérité, un symbole de révolte. Le personnage, avare de paroles, nous est révélé au compte-gouttes, sans qu'il perde complètement sa part de mystère, au fil d'un récit sobre, qui reconstitue dans la chronologie, et de façon quasi clinique, les événements ayant conduit au vol. De la même façon, Philippe Godeau (LE DERNIER POUR LA ROUTE, également avec Cluzet) développe l'histoire tel un parcours semé d'indices, sans conscience de son issue. Sa mise en images privilégie des teintes délavées et froides, qui vont de pair avec l'humeur maussade du héros. Devant ce film anti-spectaculaire, le spectateur, en mal d'une prise à laquelle s'accrocher, pourra davantage s'identifier aux personnages secondaires campés par Bouli Lanners (LOUISE-MICHEL), crédible en collègue psychologiquement fragile, et Corinne Masiero (OMBLINE), parfaite en conjointe négligée.
Texte : Martin Bilodeau
Luc Boulanger - La Presse
Si Godeau est un réalisateur honnête, il gagnerait à prendre un peu de recul sur son sujet et à éviter de plaquer des images convenues, descriptives, qui étirent en longueur le récit. (...) il aura fallu un point de vue (social, artistique, psychologique) plus fort (...). Dans la forme, le film est honnête, mais loin d'être captivant.
Manon Dumais - Voir
D’une esthétique glaciale, gracieuseté de la superbe photographie aux teintes métalliques de Michel Amathieu (...), 11.6 propose certes la trame d’un thriller haletant (...), mais c’est dans son illustration attentive d’un milieu impuissant devant la crise que le film remporte la mise.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
En François Cluzet, visage fermé, regard glaçant, l’esprit ailleurs et pourtant attentif à tous les menus détails, Philippe Godeau a trouvé l’interprète idéal. (...) Malgré quelques scènes maladroites (...), Godeau installe une tension qui métamorphose son Tony Musulin en samouraï de la grisaille.
Éric Libiot - L'Express
Si (...) Godeau et de Sacy (...) s'inspirent du livre de témoignages d'Alice Géraud-Arfi (...), ils ont su s'en libérer. (...) Le film prend, du coup, des allures différentes: respect du timing de l'action, d'un côté; rêverie (...) autour du personnage, de l'autre. Ce qui s'appelle finalement un film d'auteur.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
(...) surprenant, mais (...) réaliste, 11.6 sonne superbement juste. Il demeure bien sûr des zones d'ombre où Godeau se garde bien de trancher. (...) Le film se nourrit de ces mystères. Et de l'énigme très cinématographique d'une force invisible qui va, se lève et fait un bras d'honneur.
Hubert Lizé - Le Parisien
Le réalisateur a volontairement esquivé les codes traditionnels du film de hold-up pour s’attacher, avec un souci de réalisme, à l’approche psychologique du personnage. (...) Son récit, servi par de solides dialogues et d’excellents comédiens, n’en est pas moins passionnant et spectaculaire.
Thomas Sotinel - Le Monde
Philippe Godeau (...) trouve ici un ton personnel, fait d'attachement aux personnages et d'un souci permanent de l'économie du récit (les dialogues sont souvent laconiques (...) et les caractères se dessinent par les détails vestimentaires, la répétition des gestes), qui le font avancer vers sa spectaculaire conclusion.