L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette production plutôt modeste pour le réalisateur de FORREST GUMP et POLAR EXPRESS s'accroche à un scénario solide, aux développements étonnants. Cela dit, des ruptures de ton font parfois basculer le drame du côté de la satire, alors que le discours inconstant du cinéaste sur le protagoniste montré d'abord comme un délinquant libre puis comme un repenti solennel, laisse perplexe. Qu'est-ce que l'héroïsme? Un héros peut-il être une mauvaise personne? Zemeckis oppose les manipulations de la vérité à la pureté de la raison de son personnage, puis rechante le même refrain à l'envers lorsque le scénario lui en donne la possibilité. La réalisation impeccable, soutenue par une musique efficace, conserve tout du long le haut indice d'octane atteint au premier acte, lors de la formidable séquence de l'atterrissage forcé, qui n'est pas sans rappeler celle de l'écrasement dans CAST AWAY. À la tête d'une distribution de bon calibre relevée par la composition solide de Kelly Reilly, Denzel Washington n'en fait pas trop, ce qui en soi est un plus.

Texte : Martin Bilodeau