Can. 2012. Drame psychologique de Bernard Émond avec Patrick Drolet, Willia Ferland-Tanguay, Gilles Renaud. Alors qu'il s'apprête à refuser la fortune mal acquise de son père mourant, un enseignant solitaire voit apparaître dans sa vie sa fille adolescente dont il avait rejeté la paternité. Récit d'une mélancolie lucide sur les thèmes de l'héritage et la transmission. Paysage urbain très bien exploité. Traitement austère et un peu rigide. Bons interprètes. (sortie en salle: 2 novembre 2012)
Alors qu'il s'apprête à refuser la fortune mal acquise de son père mourant, un enseignant solitaire voit apparaître dans sa vie sa fille adolescente dont il avait rejeté la paternité. Récit d'une mélancolie lucide sur les thèmes de l'héritage et la transmission. Paysage urbain très bien exploité. Traitement austère et un peu rigide. Bons interprètes. (sortie en salle: 2 novembre 2012)
Le Québécois Bernard Émond (20H17 RUE DARLING, LA NEUVAINE, LA DONATION) poursuit avec constance et opiniâtreté son dialogue avec ses contemporains à travers ce nouvel opus sur les thèmes de l'héritage et la responsabilité de la transmission. Le paysage de la ville de Québec, lieu de mémoire vivant dont le profil ouvrier est très bien mis en valeur par la caméra de Sara Mishara (ROMEO ONZE), semble ici refléter la pensée du cinéaste qui, comme les poèmes d'Edward Stachura traduits par son personnage et la très belle musique de Robert Marcel Lepage, évoque une sorte de mélancolie lucide. Au nom d'une pureté admirée chez Ozu et Dreyer, Émond s'impose toutefois une grammaire d'austérité un peu décalée. Ainsi, les dialogues rares, au ton littéraire, la mise en scène étudiée, l'interprétation tout en retenue, stoppent parfois le film dans son mouvement. La composition un peu étouffée d'un Patrick Drolet très habité trouve son rythme et sa respiration dans les scènes qui l'opposent à la jeune Willa Ferland-Tanguay, une agréable découverte.
Texte : Martin Bilodeau
Gérard Grugeau - 24 Images
(...) c'est (...) dans les silences et les espaces de flux que génère le film, rehaussés par la photographie vibrante de Sara Mishara (...), que le réel se dévoile au regard de celui qui contemple. Une forme de rigidité surplombante prend parfois le pas, mais le regard du cinéaste se maintient le plus souvent au plus près de l'humain et de ses blessures.
Luc Chaput - Séquences
Patrick Drolet (...) apporte encore une fois après LA NEUVAINE son talent multiforme à l'oeuvre de ce réalisateur. La jeune Willia Ferland-Tanguay et les autres interprètes lui apportent une collaboration bien sentie.
Normand Provencher - Le Soleil
De gros nuages noirs planent au-dessus d'un scénario où le ton solennel et théâtral des dialogues sonne parfois creux. Pas le meilleur (...) Émond, mais néanmoins doté d'un grand mérite, celui de susciter la réflexion sur les notions galvaudées du bien et du mal, de vertu et de bonté.
Odile Tremblay - Le Devoir
(...) après LA NEUVAINE, [ce] film [est] (...) le plus réussi de Bernard Émond. Pas une réplique de trop, mais une déchirure intime captée dans ses replis, ses angles morts, une beauté formelle, une profondeur de champ, un montage de fluidité. Ce film sombre file vers sa rédemption avec une grâce douloureuse et pudique.
Marc-André Lussier - La Presse
Des images brumeuses et magnifiques (...) servent avec grâce ce film dans lequel l'écriture poétique devient prodigieusement belle et vivante. Vibrant des notes musicales lancinantes de Robert M. Lepage, TOUT CE QUE TU POSSÈDES est à classer dans la frange supérieure de l'oeuvre de Bernard Émond.
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
Réduisant ses dialogues au minimum, Émond a parsemé son film de nombreux extraits de la poésie magnifique d'Edward Stachura. La belle musique de Robert M. Lepage enveloppe avec grâce ce drame sobre, sincère et bouleversant.
Martin Gignac - Métro
Si ce sixième long métrage de fiction est plus littéraire qu'à l'accoutumée et que l'émotion ne se trouve plus autant en filigrane, il n'en demeure pas moins dans les mêmes tons et couleurs que les autres opus de son cinéaste.
Zoé Protat - Ciné-Bulles
Malgré quelques maladresses et une finale dont l'aspect descriptif jure avec l'ensemble, TOUT CE QUE TU POSSÈDES est une oeuvre forte, honnête et maîtrisée, d'une grande profondeur.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
TOUT CE QUE TU POSSÈDES is a meticulous and understated film, where nothing feels out of place. Time is slowed to a trickle through cinematographer Sara Mishara’s carefully composed images and Robert Marcel Lepage’s breathtakingly minimal score.
Véronique Harvey - 24 Heures
Le défi était grand (...) de produire un film où près de la moitié des scènes mettent en vedette un poète assis devant son écran d'ordinateur, sans dialogue, ni musique. (...) Cinéaste chevronné, Émond (...) a réussi ce pari risqué (...) et livre ainsi un film profond et intense qui fait réfléchir sur la vertu humaine.
Manon Dumais - Voir
(...) pour cette réflexion en demi-teintes sur la transmission (...), le cinéaste a opté pour l’économie de mots et l’émotion en retenue. Certes, l’entreprise peut paraître (...) austère (...), mais grâce à la musique enveloppante (...) et la photographie aux éclairages subtils (...), la mélancolie ambiante laisse peu à peu place à l’espoir.