É.-U. 2012. Drame de moeurs de Oliver Stone avec Aaron Taylor-Johnson, Benicio Del Toro, Blake Lively. La dirigeante d'un cartel mexicain enlève la petite amie de deux jeunes Californiens qui ont créé la meilleure marijuana au monde, pour les forcer à s'associer avec elle. Adaptation ludique et musclée du roman amoral de Don Winslow. Clichés et scènes racoleuses compensés par des développements inattendus, souvent jouissifs. Réalisation nerveuse. Interprétation colorée. (sortie en salle: 6 juillet 2012)
La dirigeante d'un cartel mexicain enlève la petite amie de deux jeunes Californiens qui ont créé la meilleure marijuana au monde, pour les forcer à s'associer avec elle. Adaptation ludique et musclée du roman amoral de Don Winslow. Clichés et scènes racoleuses compensés par des développements inattendus, souvent jouissifs. Réalisation nerveuse. Interprétation colorée. (sortie en salle: 6 juillet 2012)
Voilà une adaptation à la fois ludique et musclée du roman de Don Winslow, par un Oliver Stone en forme, qui revient au style déjanté de NATURAL BORN KILLERS et U TURN. Comme dans le livre, l'humour noir et l'amoralisme règnent ici en maître. Et à chaque cliché éculé ou scène d'amour racoleuse répond un développement inattendu, souvent jouissif, ou une réplique d'une hilarante autodérision. Jouant sur tous les sens du mot "sauvage", les auteurs s'attachent principalement à celui exprimant la violence barbare et sadique qui prévaut dans le milieu impitoyable des trafiquants de drogue. Une réalité apprise à la dure par le personnage du jeune botaniste, véritable caricature de pacifiste naïf. Fort d'une bande sonore prégnante, angoissante, Stone instille à sa mise en scène nervosité et panache. Et ce, même s'il n'abuse pas ici de ses procédés habituels (passage de la couleur au noir et blanc, couleurs brusquement saturées, montage frénétique, etc.). En vilains pleins de surprises, les savoureux Benicio Del Toro et Salma Hayek font la barbe à leurs jeunes partenaires, qui défendent avec une louable conviction des personnages plus superficiels et moins attachants.
Texte : Louis-Paul Rioux