G.-B. 2012. Documentaire de Lucien Castaing-Taylor, Verena Paravel . Au large du Maine, le rituel quotidien à bord d'un chalutier commercial, filmé au plus près et sous tous les angles. Poème cinématographique puissant, halluciné et quasi abstrait. Commentaire écologique brillamment suggéré. Images et montage saisissants. (sortie en salle: 5 avril 2013)
Au large du Maine, le rituel quotidien à bord d'un chalutier commercial, filmé au plus près et sous tous les angles. Poème cinématographique puissant, halluciné et quasi abstrait. Commentaire écologique brillamment suggéré. Images et montage saisissants. (sortie en salle: 5 avril 2013)
Cette oeuvre puissante et muette, tournée au moyen de nombreuses caméras numériques permettant de varier les textures, est à classer parmi les poèmes cinématographiques les plus inusités jamais vus. Assemblées par un montage fluide aux coutures transparentes, les images nocturnes saisissantes, jumelées au bruit aliénant de la machinerie ainsi qu'à la mécanique répétitive du rituel, forment un ensemble halluciné, quasi abstrait, qui s'imprime dans le subconscient du spectateur. Varena Paravel et Lucien Castaing-Taylor s'abstiennent, il est vrai, de tout commentaire explicite. Or, de la surpêche à son corollaire, la surconsommation, en passant par le désastre écologique causé par le raclage du sol océanique et le déversement de tonnes de déchets par dessus bord, leur film dénonce tout, sans rien nommer. Au final, LEVIATHAN articule un glaçant discours de fin du monde.
Texte : Martin Bilodeau
Marcel Jean - 24 Images
LEVIATHAN est un film-rêverie tant son imagerie est hallucinatoire, tant elle projette le spectateur au coeur du territoire de l'imagination, tant le film se présente comme un vertigineux fantasme technologique qui abolit le temps et rejoint nos grandes peurs, au premier rang desquelles (...) la mort.
Dan Fainaru - Screen Daily
Both image and sound are doctored and manipulated to the point of losing their identity, creating a kind of audiovisual symphony in wich man, nature and machines alternately clash and intermingle, in a restless, disturbing, repetive effect, certainly hard on the audience.
Manon Dumais - Voir
(...) ce documentaire expérimental (...) offre une visite d’un bateau de pêche industrielle qui évoque autant le cinéma d’horreur que l’art moderne. (...) Avec ses couleurs sursaturées(...), le bruit assourdissant des vagues (...), LEVIATHAN se révèle une expérience audiovisuelle d’un lyrisme cauchemardesque.
Stephen Dalton - The Hollywood Reporter
A wordless montage of footage filmed on small digital cameras (...), LEVIATHAN is an immersive examination of a highly mechanized industrial process (...). A symphony of murky, grainy, jittery images and clanking, whirring, droning sounds, this is an abstract audio-visual experience as much as it is an observational film.
Éric Fourlanty - 24 Images
Avant d’être un récit, LÉVIATHAN est une ambiance, nocturne, poisseuse, inquiétante, une nuit froide trouée d’éclairs de couleurs - un genre de BLADE RUNNER au grand large! (...) [c'est] une incroyable aventure, une expérience sensorielle qui s’approche du cinéma à l’état pur.
Boyd van Hoeij - Variety
Slightly saturated shots, such as the underwater view of superfluous, vermillion-colored starfish being dumped back into the turquoise waters in a blood-tinted cascade of fish offal, are marvelously composed and colored, though often closer to semi-abstract art than the you-are-there realism of more conventional docus.
Marie Lechner - Libération
L’immersion dans ce chaos est totale, viscérale. La caméra fait corps avec le navire, charriée sur le pont glissant, ballottée par le roulis, flottant au milieu des cadavres éviscérés et décapités des poissons, asphyxiée dans les filets ou plongée dans les flots. Certaines prises de vues sont de l’ordre de l’hallucination.