Can. 2012. Drame de Simon Lavoie avec Victor Andrés Trelles Turgeon, Dominique Quesnel, Laurence Leboeuf. Dans le Québec rural des années 1920, un jeune homme rendu sourd à la suite d'une dispute avec sa mère violente entame une relation avec une Amérindienne achetée à un colporteur. Adaptation respectueuse d'une nouvelle d'Anne Hébert. Quelques longueurs et digressions. Réalisation maîtrisée. Interprétation convaincante. (sortie en salle: 26 octobre 2012)
Dans le Québec rural des années 1920, un jeune homme rendu sourd à la suite d'une dispute avec sa mère violente entame une relation avec une Amérindienne achetée à un colporteur. Adaptation respectueuse d'une nouvelle d'Anne Hébert. Quelques longueurs et digressions. Réalisation maîtrisée. Interprétation convaincante. (sortie en salle: 26 octobre 2012)
Le réalisateur du DÉSERTEUR et de LAURENTIE (coréalisé avec Mathieu L. Denis) poursuit son exploration de la psyché québécoise à travers cette adaptation respectueuse d'un texte fondateur dans l'oeuvre romanesque d'Anne Hébert ("Kamouraska", "Les Fous de Bassan"). Privilégiant un style précis et dépouillé, le cinéaste propose une vision sombre et désespérée d'un monde où l'enfermement familial sert de métaphore à une société étouffée par l'obscurantisme et la culpabilité judéo-chrétienne. Quelques longueurs et digressions laborieuses atténuent la force évocatrice d'un drame qui cependant restitue avec éloquence une composante essentielle dans l'oeuvre de la célèbre poétesse: la nature. Révélatrice des angoisses de l'époque, celle-ci forme devant la lentille de Lavoie un personnage à part entière, qui enveloppe tous les autres. Victor Andrés Trelles Turgeon (POUR L'AMOUR DE DIEU) s'impose dans la peau d'un être fragile dominé par une femme aveuglée par la colère, et trouve en Dominique Quesnel une partenaire d'exception. Entre ces deux figures d'austérité, Laurence Leboeuf, très juste, incarne la beauté et la grâce.
Texte : André Lavoie
Jean-François Hamel - Ciné-Bulles
Une de ses qualités [au film] réside (...) dans sa capacité à rendre justice au matériel original (...), tout en étant plus qu'une pâle copie ou une simple mise en images du texte. Il parvient à trouver un heureux équilibre entre indépendance totale et soumission trop orthodoxe à la nouvelle.
Normand Provencher - Le Soleil
(...) le travail des comédiens est d'autant plus admirable que l'essentiel des émotions passe par le regard et la gestuelle. Un drame de très belle facture, contemplatif et aérien, sur la soif de liberté d'une âme torturée, au coeur de l'obscurantisme religieux du siècle dernier.
Brendan Kelly - The Gazette
Lavoie has a rigorous style, letting the story move at the glacial pace that suits the meditative tone of the piece, and there’s a real poetry to many of the shots, which capture everything from the claustrophobic forests to raging rapids in the river to a majestic black horse.
Odile Tremblay - Le Devoir
Ce beau, sombre et tumultueux film de Simon Lavoie parvient à rendre la grâce tragique, mais aussi la dureté, l'exigence et la lucidité sans concessions d'Anne Hébert dans sa nouvelle Le Torrent qui en inspire la trame.
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
Simon Lavoie (...) n'a rien laissé au hasard dans cette adaptation rigoureuse et exigeante (...). Tantôt poétique, tantôt contemporaine, le film impose un rythme lent ensorcelant où les dialogues se font rares. lavoie a préféréparsemer son récit d'extraits bien choisis du texte d'Hébert.
Chantal Guy - La Presse
Le film bénéficie (...) d'une distribution impeccable (...). Mais c'est en filmant la nature avec laquelle François, devenu sourd, est toujours en relation que Simon Lavoie démontre l'étendue de son talent. Nature magnifiée, dangereuse, sauvage, indomptable, belle, libre, tout ce que François ne sera jamais.
Véronique Harvey - 24 Heures
Malgré quelques longueurs (Lavoie a réussi à produire un long métrage de plus de 2 h 30 alors que la nouvelle d'Anne Hébert ne fait qu'une cinquantaine de pages), LE TORRENT est une oeuvre d'une grande noirceur, certes, mais parfaitement enrobée de poésie et d'images sublimes.
Manon Dumais - Voir
Faite de peu de mots, l’oeuvre tire sa force poétique de la minutieuse trame sonore de Patrice LeBlanc (...) et de la photo crépusculaire de Mathieu Laverdière. (...) Face à l’exceptionnelle Dominique Quesnel, (...) Victor Andrés Trelles Turgeon s’impose avec une autorité naturelle.