É.-U. 2012. Drame biographique de John Krokidas avec Daniel Radcliffe, Dane DeHaan, Michael C. Hall. En 1943 à New York, l'aspirant poète Allen Ginsberg se lie d'amitié avec Lucian Carr, un étudiant au caractère instable, promoteur d'une révolution littéraire. Évocation personnelle de la genèse méconnue de la "Beat Generation". Ton un peu pédant dans le premier tiers. Réalisation expressive. Interprètes convaincants. (sortie en salle: 8 novembre 2013)
En 1943 à New York, l'aspirant poète Allen Ginsberg se lie d'amitié avec Lucian Carr, un étudiant au caractère instable, promoteur d'une révolution littéraire. Évocation personnelle de la genèse méconnue de la "Beat Generation". Ton un peu pédant dans le premier tiers. Réalisation expressive. Interprètes convaincants. (sortie en salle: 8 novembre 2013)
La genèse tumultueuse et méconnue de la "Beat Generation" est évoquée de manière personnelle et imagée dans ce premier film de John Krokidas. S'il adopte un ton un peu pédant dans son premier tiers, avec ses citations à l'emporte-pièce des précurseurs Walt Whitman, Arthur Rimbaud et Henry Miller, le récit gagne ensuite en profondeur et en intensité dramatique, dès que se dessine le crime passionnel. Krokidas et son coscénariste illustrent de façon à la fois convenue et expressive l'influence des stupéfiants dans le processus créatif des écrivains de la marge, sans trop insister toutefois sur leur vie sexuelle, très libre pour l'époque. L'ex-Harry Potter Daniel Radcliffe campe avec conviction le jeune Allen Ginsberg, dont l'oeuvre à venir sera marquée par ses origines juives et sa culpabilité vis-à-vis sa mère schizophrène (déchirante Jennifer Jason Leigh). De son côté, Dane DeHaan (THE PLACE BEYOND THE PINES, METALLICA THROUGH THE NEVER) s'impose dans le rôle de l'inspirateur torturé - et sans réel talent - d'un mouvement marquant dans l'histoire de la littérature américaine.
Texte : Louis-Paul Rioux