L’AVIS DE MEDIAFILM

Le rythme effréné de la réalisation de David Koepp (SECRET WINDOW) et le charismatique Joseph Gordon-Levitt font de PREMIUM RUSH l'équivalent cinématographique d'une décharge d'adrénaline. L'effet intoxiquant est d'autant plus nécessaire que le scénario aux enjeux simplistes, peuplé d'archétypes et criblé d'invraisemblances, ne tient pas la route une seconde. De fait, l'intrigue sert de prétexte à une course à obstacles déclinée en plusieurs plateaux de difficulté, qui ralentit puis remet les gaz à intervalles réguliers, pour nous conduire vers un dénouement délicieusement utopique semblable à celui du LIVERPOOL de Manon Briand. Il faut reconnaître que l'ensemble est grisant et très bien fait, avec son imagerie sophistiquée inspirée des prises de vues satellites offertes par les engins de recherche Internet (Google Maps, Map Quest). Si Gordon-Levitt s'en tire avec moins d'égratignures que son personnage, on ne peut malheureusement pas en dire autant de Michael Shannon, un grand acteur gaspillé dans un rôle de flic pourri indigne de lui.

Texte : Martin Bilodeau