L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette chronique biographique à l'approche mélodramatique chargée, sur une figure majeure de la variété française à la vie courte mais bien remplie, manque vraiment d'audace. Contrairement à LA VIE EN ROSE, le film de Florent-Emilio Siri (NID DE GUÊPES, HOSTAGE, L'ENNEMI INTIME) s'appuie sur une structure narrative très classique. Laquelle procède de la naissance à la mort, dans l'ordre et sans faillir, redites et longueurs en prime. La réalisation léchée met de l'avant une photographie joliment saturée ainsi qu'une direction artistique minutieuse qui exhibe un univers kitsch chatoyant. Jérémie Rénier (L'ENFANT, POTICHE) possède le bon look et la bonne démarche, déployant des trésors de conviction, mais il en fait parfois trop. Conséquence d'une direction d'acteur malhabile, certaines des crises de son personnage font involontairement sourire (le tamtam au ralenti, avec sanglots et mains ensanglantées, notamment). Engoncé dans un mauvais costume grossissant et fort mal grimé, Benoît Magimel se trouve pour sa part à des lieues de Michael Haneke (LA PIANISTE) et Claude Chabrol (LES FLEURS DU MAL).

Texte : François Lévesque