Bel. 2012. Drame de Joachim Lafosse avec Émilie Dequenne, Niels Arestrup, Tahar Rahim. Une mère de quatre enfants, financièrement dépendante du père adoptif de son mari, sombre peu à peu dans une dépression qui l'amène à poser un geste irréparable. Drame familial hors norme inspiré d'un fait divers. Fines observations psychologiques. Réalisation sobre et précise. Interprétation à fleur de peau d'É. Dequenne. (sortie en salle: 26 octobre 2012)
Une mère de quatre enfants, financièrement dépendante du père adoptif de son mari, sombre peu à peu dans une dépression qui l'amène à poser un geste irréparable. Drame familial hors norme inspiré d'un fait divers. Fines observations psychologiques. Réalisation sobre et précise. Interprétation à fleur de peau d'É. Dequenne. (sortie en salle: 26 octobre 2012)
Les deux longs métrages précédents de Joachim Lafosse (NUE PROPRIÉTÉ et ÉLÈVE LIBRE) portaient en exergue la mention "À nos limites". La dédicace pourrait aussi fort bien introduire cet autre drame familial hors normes. S'inspirant librement d'un fait divers récent qui a bouleversé la Belgique, les auteurs tentent, au moyen d'un récit placide tissé de fines observations psychologiques, de démontrer sans les nommer les causes qui ont mené à l'horreur, et chemin faisant de nous montrer la face cachée des titres à sensation. Avec succès. La mise en scène sobre et précise du réalisateur belge, avec ses cadrages serrés et une caméra tenue à la main, met en évidence la spirale du désarroi dans laquelle se trouve entraînée l'héroïne, campée par une Émilie Dequenne (ROSETTA) à fleur de peau et d'une justesse troublante. Signalons également le jeu plus glacial de Niels Arestrup (UN PROPHÈTE), lui aussi parfait dans le rôle du bienfaiteur à la générosité toxique.
Texte : Jean Beaulieu