L’AVIS DE MEDIAFILM

Malgré sa prémisse originale et son invention visuelle, ce Roméo et Juliette à la sauce altermondialiste, tourné dans des studios montréalais de haute technologie numérique, ne brille guère par sa subtilité. Pour impressionnante qu'elle soit au plan technique, l'illustration dans le même plan de deux univers très contrastés, l'un scintillant et mordoré, l'autre sinistre et grisâtre, est trop synthétique et désincarnée pour convaincre. Également, le stratagème dramatique (l'amnésie de la jeune femme), servant à corser l'épreuve du héros pur et sans reproches, est plus qu'éculé. Ce dernier est néanmoins incarné avec une belle ardeur par Jim Sturgess (ACROSS THE UNIVERSE, CLOUD ATLAS), qui livre une prestation souvent acrobatique. En comparaison, Kirsten Dunst (MELANCHOLIA) paraît bien pâle et peu expressive dans le rôle de la plutôt passive Eden. En employé du dessus devenu l'allié du protagoniste, le sympathique Timothy Spall tire bien son épingle du jeu.

Texte : Louis-Paul Rioux