Fr. 2011. Comédie dramatique de Alain Cavalier avec Vincent Lindon, Alain Cavalier, Bernard Bureau. Un cinéaste et un acteur se prêtent à un jeu de rôle dans lequel ils campent respectivement le président et le premier ministre français. Exercice ludique sur le vrai et le faux. Limites du jeu rapidement atteintes. Approche artisanale et minimaliste. Participation généreuse de V. Lindon. (sortie en salle: 11 mai 2012)
Un cinéaste et un acteur se prêtent à un jeu de rôle dans lequel ils campent respectivement le président et le premier ministre français. Exercice ludique sur le vrai et le faux. Limites du jeu rapidement atteintes. Approche artisanale et minimaliste. Participation généreuse de V. Lindon. (sortie en salle: 11 mai 2012)
Au-delà de son audace, cet exercice artisanal et minimaliste par le réalisateur de THÉRÈSE et LA RENCONTRE atteint rapidement ses limites. Sur le thème du pouvoir et de la transmission, Alain Cavalier enchaîne avec monotonie soliloques et culbutes, faisant habilement se confondre la fatuité du président et la vanité du cinéaste, de sorte qu'il devient impossible de savoir où commence l'un et où finit l'autre. En appui à une réflexion ludique sur le vrai et le faux, le tournage du film lui-même se retrouve au centre de l'image, tel un spectacle dans lequel les marionnettes seraient manipulées à vue. Quelques instants vrais, comme la scène de la boulangerie, façon documentaire sur le vif, apportent un peu plus de substance à cet exercice pour "happy-fews" dont la sortie au Québec coïncide avec le retour des socialistes au pouvoir en France, retour que le scénario de Cavalier appelait de tous ses voeux. Dans la peau du premier ministre et de lui-même, Vincent Lindon se donne avec générosité. Mais le plaisir qu'il prend au jeu n'est pas toujours perceptible.
Texte : Martin Bilodeau
Mario Cloutier - La Presse
Parfois, on cabotine un peu trop et on se complaît dans un certain cynisme, mais le cinéma-réalité de Cavalier ne se prend pas vraiment au sérieux. Alain Cavalier montre le plaisir de filmer, de jouer le jeu, tout en réfléchissant à voix haute.
Manon Dumais - Voir
(...) derrière ces deux politiciens s’interrogeant sur le pouvoir, se dévoilent deux artistes complices et authentiques. (...) D’un calme implacable (...), Cavalier s’efface devant Lindon, qui s’abandonne au jeu avec toute la vulnérabilité et la brutalité qu’on lui connaît
Florence Colombani - Le Point
En évitant toute allusion à l'actualité, le cinéaste nous arrache à la dictature du présent et touche à l'allégorie. Au fil des scènes - souvent très drôles -, PATER se mue en réflexion sur la transmission et sur le cinéma, sur la vie et sur la mort.
Philippe Azoury - Libération
LA CONQUÊTE? Non, l’anti-CONQUÊTE. Pas de grimace, pas de ressemblances (...). Que des correspondances - mais à la Cavalier, c’est-à-dire infiniment plus piégées. Des jeux de rôle, des jeux de mots. Ainsi le père et le fils politique se joueront l’inusable scénario œdipien.
Olivier Delcroix - Le Figaro
(...) PATER aborde la politique avec une sidérante clairvoyance. (...) Il y a toujours eu dans le cinéma de Cavalier des fulgurances, des intuitions. PATER va plus loin. Il ausculte l'intime en le mêlant au politique et à l'inconscient collectif. Prodigieux… et quasiment prophétique.
Christophe Carrière - L'Express
Cavalier est mesuré, léger et piquant. Lindon, lui, se livre sans réserve, s'emballe, s'énerve. Pour qui veut connaître Lindon, c'est le film idéal. Pour qui veut voir du cinéma, c'est également le film idéal. Chaque plan a sa signification, sa raison d'être.
Isabelle Régnier - Le Monde
En mettant sur le même plan acteurs et hommes politiques, Cavalier met au jour la commune ambiguïté de ces fonctions et les éclaire mutuellement d'une manière passionnante. Quel rôle joue Vincent Lindon lorsqu'il affirme, indigné, n'avoir jamais fait le moindre compromis dans sa carrière?