L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce onzième long métrage en cinq ans du dramaturge, réalisateur, producteur et comédien Tyler Perry est l'adaptation de l'une de ses récentes pièces de théâtre. Comme d'habitude, le scénario est avant tout prétexte à la mise en avant de problèmes familiaux, moraux et éthiques dont la résolution passe par la foi et les valeurs chrétiennes. Comme d'habitude encore, la démonstration ne souffre aucune nuance, aucune délicatesse. Le trait est grossier et les enjeux, appuyés au possible. Le manichéisme avec lequel Perry dessine ses personnages et le regard éminemment moralisateur qu'il pose sur eux sont à peine digestes. Les jeunes femmes, en particulier, font figure de naufrageuses ou de harpies. Négociées sans égard pour la vraisemblance psychologique ou narrative, les ruptures de ton - découlant du mélange fruste d'humour gras et de mélodrame larmoyant, une autre signature de l'auteur -, agacent énormément. En roue libre, Perry en fait des tonnes dans le rôle-titre tandis que le reste de la distribution, hormis la sobre Loretta Devine, souffle le chaud et le froid.

Texte : François Lévesque