Fr. 2011. Drame social de Robert Guédiguian avec Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Gérard Meylan. Après avoir été mis à pied de son chantier naval de Marseille, un délégué syndical se fait voler par un collègue, lui aussi congédié, qui a ses deux petits frères à charge. Fable sociale sensible et ingénieuse. Deuxième partie plutôt démonstrative. Réalisation vigoureuse. Musique pas toujours subtile. Interprétation très juste. (sortie en salle: 9 décembre 2011)
Après avoir été mis à pied de son chantier naval de Marseille, un délégué syndical se fait voler par un collègue, lui aussi congédié, qui a ses deux petits frères à charge. Fable sociale sensible et ingénieuse. Deuxième partie plutôt démonstrative. Réalisation vigoureuse. Musique pas toujours subtile. Interprétation très juste. (sortie en salle: 9 décembre 2011)
Fidèle à son esprit engagé, Robert Guédiguian (MARIUS ET JEANNETTE, L'ARMÉE DU CRIME) propose une fable sociale sensible, ingénieuse et troublante, dans laquelle un geste de camaraderie mal placé provoque un drame où la soif de vengeance et de justice se heurte aux principes de solidarité et d'égalité des chances. Sauf qu'après une première partie forte, riche en retournements abrupts et en moments déstabilisants (cf. la scène au commissariat), le récit se fait démonstratif, accumulant les messages plutôt lourds sur la difficulté d'atteindre le bonheur dans une société de plus en plus dévoyée. Enfin, le dénouement, bien que partant d'un sentiment généreux, flirte avec l'angélisme. Reste que le film pose de bonnes questions, d'une actualité toujours brûlante. La réalisation vigoureuse, sans esbroufe - hormis une musique d'accompagnement pas toujours subtile -, sert bien les interprètes habituels du réalisateur, tous très justes. Marilyn Canto est particulièrement touchante dans le rôle de la soeur de la protagoniste, victime collatérale d'un crime injustifiable.
Texte : Louis-Paul Rioux
Éric Libiot - L'Express
Guédiguian ne change pas de cap, dé- nonçant l'argent roi et prônant l'entraide. Le film est affectueux (...), mais il est dommage que le cinéaste use de trop d'artifices (...) naïfs (...) pour lancer son cri. Le conte a ses limites dès lors qu'il joue trop le réalisme contre la métaphore.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Toute l'habileté et toute la grandeur du film de Robert Guédiguian consistent à laisser s'accomplir cette vengeance en créant les conditions nécessaires à en extirper le pardon. (...) le film (...) fourmille de scènes et de personnages aussi bien vus que sentis.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
Le cinéaste aligne avec bonheur les scènes de la vie quotidienne (...) et exalte, par petites touches délicates, la force des vieux couples qui ont tout surmonté (...). Mais c’est dans le conflit moral qui sépare les deux amis (...) que l’œuvre prend de l’épaisseur (...), sans perdre en émotion.
Louis Guichard - Télérama
Meilleur Guédiguian depuis une petite décennie, LES NEIGES DU KILIMANDJARO est un passionnant film de crise, où les repères des héros s'effondrent, mais aussi les catégories sociales décrites par le cinéaste dans toute son oeuvre.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
Inspiré d’un poème de Victor Hugo, LES NEIGES DU KILIMANDJARO met en abîme les désarrois. C’est l’un des films les plus justes sur le thème des circonstances exténuantes transformées en circonstances atténuantes. Et surtout, un très beau film sur la générosité et le pardon.