L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce remake de l'oeuvre coup-de-poing de Sam Peckinpah (tirée d'un roman de Gordon Williams) ne pouvait surpasser le modèle, c'était entendu. Réalisateur compétent, Rod Lurie (THE CONTENDER, THE LAST CASTLE) aurait néanmoins pu tirer meilleur parti du matériau de base. En apparence fidèle à la source, son scénario ne s'intéresse finalement que de manière très superficielle à la dynamique interne du couple au centre du récit et s'appuie davantage sur la lente croissance d'un suspense plus ou moins efficace. On regrette en outre que la réflexion en bonne et due forme sur l'intellectuel qui succombe à ses instincts primitifs ait été délaissée au profit d'un banal récit de vengeance. Le choix de remplacer le professeur d'hier par un scénariste hollywoodien fait à cet égard sourire. À sa décharge, Lurie évite le plus souvent de sombrer dans le scabreux alors que le thème et le contexte s'y prêtaient. Tel qu'anticipé, James Marsden (THE BOX, HOP) ne fait pas le poids face au souvenir de Dustin Hoffman. Menaçant à souhait, Alexander Skarsgard (MELANCHOLIA) lui vole trop facilement la vedette.

Texte : François Lévesque