Can. 2011. Drame de Simon Lavoie, Mathieu L. Denis avec Emmanuel Schwartz, Eugénie Beaudry, Martin Boily. Obsédé par son voisin anglophone, un jeune francophone mal dans sa peau sombre dans une névrose aiguë. Oeuvre dérangeante, à la fois intimiste et ambitieuse. Scénario dépouillé aux prétentions parfois floues. Grande rigueur formelle. Intensité confondante de E. Schwartz. (sortie en salle: 28 octobre 2011)
Obsédé par son voisin anglophone, un jeune francophone mal dans sa peau sombre dans une névrose aiguë. Oeuvre dérangeante, à la fois intimiste et ambitieuse. Scénario dépouillé aux prétentions parfois floues. Grande rigueur formelle. Intensité confondante de E. Schwartz. (sortie en salle: 28 octobre 2011)
Cette oeuvre profondément dérangeante, à la fois intimiste et ambitieuse, présente un cas très crédible de dérèglement mental. Le scénario dépouillé et peu bavard, signé par les coréalisateurs Simon Lavoie (LE DÉSERTEUR) et Mathieu L. Denis, documente le mal-être identitaire (politique et sexuel) du protagoniste ainsi que la désintégration psychologique et physique qui découle de son incapacité à verbaliser ce mal-être. Par le jeu de la métaphore, les auteurs proposent une vision désenchantée d'une certaine jeunesse québécoise blanche et francophone se plaçant elle-même en position de repli. Conséquence, peut-être, d'un manque de recul, le film accuse à cet égard des intentions parfois floues vouées à en polariser la lecture. Ainsi, là où certains reconnaîtront un cri d'alarme rappelant l'importance de la prise de parole, d'aucuns percevront plutôt une ode à l'intolérance. Constitué de 28 plans-séquences d'une lenteur calculée, LAURENTIE atteste de la rigueur formelle de ses auteurs, exercée pourtant dans les paramètres d'un budget de misère. Dans un rôle ingrat et exigeant, Emmanuel Schwartz se révèle d'une intensité confondante.
Texte : François Lévesque
Philippe Gajan - 24 Heures
LAURENTIE est le film d'une génération. On n'y croise que des gens dans la jeune trentaine, ballottés entre insignifiance et indifférence. (...) LAURENTIE, c'est Hérouxville, c'est-à-dire l'absurdité de projeter sur l'autre sa propre impuissance. Un constat dur, très dur même, mais qu'on ne saurait écarter du revers de la main...
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
Misant sur une performance complexe d’Emmanuel Schwartz, les deux cinéastes ont opté pour une approche crue et radicale qui risque d’en déstabiliser plus d’un (...). Au final, LAURENTIE est un film aussi singulier que perturbant qui ne peut laisser personne indifférent.
Kevin Laforest - Hour Community
Filled with muted tension, pathos and impotent rage, (...) [LAURENTIE] (...) is the raw portrait of a young Québécois (...) who feels alienated (...). Favouring long unbroken shots and ambient sound, the filmmakers slowly but surely draw us in until the haunting finale.
Odile Tremblay - Le Devoir
Ce film courageux, âpre, lent, jamais «aimable», en rebutera plus d'un. (...) Mais en ménageant aussi peu le spectateur, les cinéastes risquent de l'éloigner. Dommage, car cette œuvre sans complaisance cogne fort.
Marc-André Lussier - La Presse
Pour faire écho au parcours douloureux du personnage, Denis et Lavoie empruntent une approche radicale. Leur film est constitué de plans-séquences souvent très longs, dans lesquels les personnages ne font rien d’autre que de contempler le vide de leur existence.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
LAURENTIE is an awkward and simplistic film (...). But the filmmakers’s fearlessness leads to some inspired moments nonetheless, and makes for intriguing viewing for those wishing to glimpse the new school of Quebec cinema at work.
Josh Lovejoy - Mirror
LAURENTIE's directors (...) are clearly speaking about a social malaise and disillusionment of Quebec youth in contemporary society (...). This isn’t the kind of film that you could say is good or bad; just prepare to be troubled… very slowly.
Manon Dumais - Voir
D’un rythme lent, traduisant l’aliénation (...) de Louis, LAURENTIE déstabilise par le parti pris formel des cinéastes (...). Alors qu’on se laisse prendre par l’état d’engourdissement où se complaît le protagoniste, la conclusion nous frappe de plein fouet.
Jean-François Hamel - Ciné-Bulles
(...) LAURENTIE se compose exclusivement de très longs plans-séquences (...). Ce choix formel permet (...) d'étirer dans le temps et l'espace ce vide immense. (...) Film politique, critique sociale et drame existentiel, LAURENTIE est tout cela. Mais il s'agit surtout d'un film important, explorant des problèmes identitaires de son temps.