Une jeune Montréalaise qui a contracté le VIH durant le tournage d'un film pornographique à Los Angeles tente de se réapproprier son passé. Téléréalité aux filmage et montage approximatifs. Approche et réflexion sincères. (sortie en salle: 25 novembre 2011)
Bien que pulsé par une intention sincère, ce documentaire d'une cinéaste qui s'est déjà penchée sur le phénomène des travailleurs du sexe passe rapidement du journal de bord intense à la téléréalité aux filmage et montage approximatifs. En effet, Mia Donovan n'arrive pas à formuler une réflexion transcendante et lucide sur la soif d'affirmation et de célébrité de sa protagoniste, et sur son destin broyé par la maladie mentale et le désespoir. L'affection de la réalisatrice pour ce personnage saute aux yeux. Mais faute de passerelles permettant au spectateur d'aller vers elle - c'est le rôle du film que de les construire - cette affection n'est jamais partagée.
Texte : Martin Bilodeau
Frédéric Murphy - La Presse
En ressort le portrait d'une industrie hypocrite, qui se repose sur des tests de dépistage pour protéger ses stars, mais surtout son image. Face à la demande du public pour le "sans latex", on s'y accommode assez bien d'une poignée de vies gâchées.
Guillaume Fournier - Voir
[Mia Donovan] la filme (...) dans les hauts comme dans les bas, toujours avec le même souci éthique (...). Justement, c’est grâce au respect et à la compassion dont elle fait preuve tout au long du film que son geste filmique transcende ultimement les limites du cinéma. Troublant.
Odile Tremblay - Le Devoir
Le film montre aussi le lien fragile entre la cinéaste (...) et son modèle; lien qui se casse souvent. Car pourquoi témoigner? (...) Le spectateur lui-même, troublé, (...) se sent parfois voyeur. Le voici néanmoins récupéré par l'émotion, la douleur de Lara, son regard hanté ou égaré.