Fr. 2011. Drame de Jean-Marc Moutout avec Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Xavier Beauvois. Un chargé d'affaires dans une grande banque abat deux de ses supérieurs puis retourne à son bureau, où lui reviennent en mémoire les circonstances qui l'ont poussé à commettre ce geste. Portrait sans concession du monde de l'entreprise. Construction habile pulsée au rythme des flash-backs. Mise en scène précise et froide. Jeu impressionnant de J.-P. Darroussin. (sortie en salle: 23 mars 2012)
Un chargé d'affaires dans une grande banque abat deux de ses supérieurs puis retourne à son bureau, où lui reviennent en mémoire les circonstances qui l'ont poussé à commettre ce geste. Portrait sans concession du monde de l'entreprise. Construction habile pulsée au rythme des flash-backs. Mise en scène précise et froide. Jeu impressionnant de J.-P. Darroussin. (sortie en salle: 23 mars 2012)
À travers une mise en scène précise, froide, jouant de la sécheresse des plans et de l'austérité des décors aseptisés de la banque, Jean-Marc Moutout (VIOLENCE DES ÉCHANGES EN MILIEU TEMPÉRÉ) déroule avec puissance le ruban d'un processus de déshumanisation glaçant. La construction fort habile, pulsée au rythme des flash-backs, préserve le mystère tout en ajoutant au climat d'anxiété et d'ambiguïté morale d'un film qui refuse tant le sensationnalisme que le sentimentalisme. Recourant à la musique avec une redoutable parcimonie, Moutout laisse également place aux silences et à la réflexion pour mieux proposer un portrait terrifiant et efficace de l'état de notre monde. Jean-Pierre Darroussin fait à la fois preuve de puissance et de subtilité pour livrer une prestation extrêmement émouvante.
Texte : Helen Faradji
Jean-Marc Moutout - La Presse
"[Jean-Pierre Darroussin] possède un mélange d’intelligence et de lucidité qui renvoie à la chaleur humaine. Ce n’est pas un requin, un carriériste. (...) Dans le film, il renvoie l’image d’un homme de compromis, qui n’a pas la force d’opposition. Il n’est pas le valeureux héros, intrépide et contestataire."
Normand Provencher - Le Soleil
À partir d'un fait divers véridique, dont le point d'orgue arrive tôt en ouverture du film, le réalisateur porte un regard en amont de la tragédie, par une série de retours en arrière qui lèvent progressivement le voile sur les événements.
Isabelle Fargette - Le Figaro
Darroussin est extraordinairement touchant dans ce film sur le malaise dans l'entreprise qui rappelle les suicides à France Télécom. Une analyse d'une efficacité glaciale, presque chirurgicale.
Arnaud Schwartz - La Croix
Il suffit parfois d’un regard pour révéler des pans entiers d’existence dans ce film d’une belle sobriété, cohérent de bout en bout, servi avec retenue par un excellent Jean-Pierre Darroussin, dénué du masque plaintif que ses personnages arborent parfois.
Manon Dumais - Voir
Malgré une finale télégraphiée, la tension demeure palpable lorsqu’est racontée à rebours la chute de cet homme. (...) Avec (...) son regard intense, (...) Darroussin donne à cet homme torturé et complexe une troublante humanité.
Isabelle Régnier - Le Monde
La monotonie des paysages de banlieue n'a d'équivalent que la tristesse géométrique des espaces de bureaux. (...) On passe son temps à espérer un petit peu d'air, une note d'humour, qui malheureusement ne viennent pas.
Olivier Séguret - Libération
(...) Jean-Marc Moutout nous refait (...) «le film à l’envers». Et il le fait plutôt en bon cinéaste. Le découpage rigoureux, la scénographie de certains plans-séquences et la direction d’acteurs en témoignent.
Samuel Douhaire - Télérama
(...) le réalisateur s'intéresse moins aux mécanismes du harcèlement moral qu'au portrait psychologique d'un homme dont l'existence vacille. (...) La composition de Jean-Pierre Darroussin (...) est (...) impressionnante.
Olivier de Bruyn - Le Point
Porté du premier au dernier plan par un Jean-Pierre Darroussin économe de ses effets et bouleversant, le film plonge profondément dans les dérèglements de l'époque. (...) À voir absolument...
Pierre Vavasseur - Le Parisien
Huit ans après VIOLENCES DES ÉCHANGES EN MILIEU TEMPÉRÉ, Jean-Marc Moutout fait preuve, une nouvelle fois, d'une formidable maîtrise dans l'art de raconter comment l'entreprise peut broyer des hommes.