É.-U. 2010. Drame de moeurs de Oliver Stone avec Shia LaBeouf, Michael Douglas, Carey Mulligan. Un courtier en pleine ascension aide un baron déchu de la finance à renouer avec sa fille en échange de conseils lui permettant de se venger d'un rival. Suite attrayante d'un film de 1987. Scénario bien écrit mais manquant d'ampleur sociale. Réalisation vigoureuse et inventive. M. Douglas en pleine possession de ses moyens. (sortie en salle: 24 septembre 2010)
Un courtier en pleine ascension aide un baron déchu de la finance à renouer avec sa fille en échange de conseils lui permettant de se venger d'un rival. Suite attrayante d'un film de 1987. Scénario bien écrit mais manquant d'ampleur sociale. Réalisation vigoureuse et inventive. M. Douglas en pleine possession de ses moyens. (sortie en salle: 24 septembre 2010)
Dans la foulée de la crise financière mondiale, Oliver Stone (BORN ON THE FOURTH OF JULY, ANY GIVEN SUNDAY) fait revivre le personnage du courtier véreux de WALL STREET, rôle qui a valu l'oscar à Michael Douglas en 1987. À l'époque, la déréglementation des marchés boursiers en était à ses premier balbutiements. Le fait qu'elle ait été depuis érigé en système permet à l'auteur d'examiner le personnage sous un jour où sa vénalité paraît relativement inoffensive en comparaison des crimes économiques terribles qui ont engendré la crise. Résultat de ce second regard: un film attrayant, bien écrit par Aaron Sorkin (la télésérie «The West Wing»). Celui-ci a ramené les enjeux socio-économiques à l'échelle individuelle du trio de protagonistes central afin de simplifier l'intrigue et rendre l'oeuvre plus accessible. Le parti-pris n'est pas sans conséquences, privant le film, réalisé avec vigueur et invention, d'une réelle ampleur sociale. Au sein d'une distribution convaincante, Michael Douglas fait à nouveau des étincelles dans un rôle taillé sur mesure pour lui.
Texte : Martin Bilodeau
Marc-André Lussier - La Presse
L’intrigue du film reprend (...) au moment où Gekko est libéré. (...) Sauf qu’au lieu de s’attarder vraiment à dépeindre le milieu de la haute finance et les excès qui s’y rattachent, l’intrigue bifurque plutôt du côté des relations familiales. (...) Avec un sujet aussi riche, Stone aurait pu proposer une oeuvre pertinente en captant l’humeur d’une époque décidément bien étrange. Il a préféré jouer la carte du sentimentalisme (...). Dommage.
Anne Berjon - Les Fiches du Cinéma
Si le premier opus imposait un regard cynique sur l'individualisme et l'argent facile, le propos du second n'est pas vraiment développé. Certes, on est au coeur de la bourse (...). Mais Stone a préféré centrer son film sur les manipulations d'argent et de sentiments, en réalisant un mélange de thriller financier et de drame familial assez classique et peu engagé.
Bruno Icher - Libération
Le scénario est une redite du premier film (...). Seule légère variante après (2 h 16) d'un ennui assommant, un happy-end à s'étrangler de conformisme nourri d'une indispensable guitare folk en fond sonore. Sur la forme, c'est encore pire puisque Stone se livre à l'épuisant jeu des proverbes et des bons mots à chaque dialogue en ne se privant jamais d'user de la métaphore avec la subtilité d'une division de Panzers.
Paul Villeneuve - Le Journal du dimanche
(Le) brûlot espéré reste en filigrane. Olivier Stone a vieilli, son cinéma aussi (...). Tout cela frise l'imposture. On comprend très vite que le film ne va jamais essayer de nous apprendre quelque chose de nouveau (...). Heureusement Michael Douglas est là. Les traits fatigués (...), la star vole toutes les scènes (...). Dès qu'il disparait de l'intrigue, WALL STREET 2 n'a pas plus d'intérêt qu'un thriller financier lambda.
Hubert Lizé - Le Parisien
Vingt-trois ans après WALL STREET, le cynisme assumé de Gekko s'est patiné comme un vieux billet vert froissé, et on prend (...) plaisir à retrouver l'impeccable Michael Douglas dans le rôle. En revanche, la démonstration d'Oliver Stone sur les ravages de la spéculation génère vite quelques absences. À moins d'être breveté CAC 40, mieux vaut bien s'accrocher.
Fernand Denis - La Libre Belgique
(...) ce n’est pas l’argent qui compte, c’est l’excitation du jeu. L’argent, de toute façon, c’est celui des autres (...). Et puis, l’important dans la vie, ce n’est pas l’argent, c’est l’amour. Alors Stone se concentre davantage sur le petit couple, sur la bien mignonne Carey Mulligan, que sur les armes de destruction massive du système bancaire.
Manon Dumais - Voir
Caressant de sa caméra les édifices new-yorkais comme s'il s'agissait de courbes féminines, Stone donne envie de le suivre dans cette histoire de vengeance bien ficelée sur fond de krach, et ce, en dépit de la romance mollassonne entre LaBeouf et Mulligan. Malgré une symbolique un peu lourde (...), ce deuxième volet du grand succès des années 1980 se laisse regarder avec un plaisir coupable...