L’AVIS DE MEDIAFILM

THE BEND aurait tout aussi bien pu être produit pour la radio. Avec des dialogues comme principal moteur de l'action et une musique omniprésente en guise de climat, le film est un pur produit d'une certain cinéma d'intervention tous terrains, dont les ambitions sont avant tout pédagogiques. La sincérité des créateurs n'est pas en cause. Mais l'authenticité n'est pas au rendez-vous. Au banc des accusés: un scénario appuyé, comportant quelques bons moments, mais qui effleure ses thèmes (la responsabilité, la trahison, la pression du regard des autres, etc.) en route vers un bas-les-masques téléphoné et sans intensité dramatique. Au-delà de quelques allers-retours dans le temps plutôt bien orchestrés, Jennifer Kierans, une nouvelle venue dans le paysage du cinéma canadien, colle machinalement les morceaux de la trame. L'interprétation manque également de nuance, cependant que certains acteurs, tel Adam Butcher, s'en tirent mieux que les autres.

Texte : Martin Bilodeau