Fr. 2010. Comédie dramatique de Jeanne Labrune avec Isabelle Huppert, Bouli Lanners, Richard Debuisne. Les parcours parallèles puis croisés d'une prostituée de luxe et d'un psychanalyste, tous deux en pleine crise existentielle. Démonstration laborieuse, d'une écriture lourde. Quelques passages convaincants. Mise en scène élégante et souple. Jeu manquant d'unité. (sortie en salle: 11 mars 2011)
Les parcours parallèles puis croisés d'une prostituée de luxe et d'un psychanalyste, tous deux en pleine crise existentielle. Démonstration laborieuse, d'une écriture lourde. Quelques passages convaincants. Mise en scène élégante et souple. Jeu manquant d'unité. (sortie en salle: 11 mars 2011)
Jeanne Labrune (ÇA IRA MIEUX DEMAIN, C'EST LE BOUQUET!) s'applique ici à illustrer la parenté entre les professions de prostituée et de psychanalyste. Hélas, sa démonstration laborieuse passe par un recours excessif au symbolisme freudien, qui confère à l'ensemble un côté primaire fort agaçant. Une fois les deux protagonistes en présence l'un de l'autre, SANS QUEUE NI TÊTE se fait moins lourd. Sans toutefois masquer le grave problème d'écriture, avec ses abondants dialogues «placés» et ses nombreux passages à vide. Toutefois, l'intrigue reprend un certain souffle vers la fin, notamment lors de la séquence convaincante illustrant la visite d'Alice dans un institut psychiatrique. Si la mise en scène demeure souple et élégante, la direction d'acteurs laisse à désirer. Un brin théâtral ici, un brin affecté là, le jeu, exception faite de celui des deux vedettes, manque d'unité. Dans une partition qu'elle pourrait jouer dans son sommeil, Isabelle Huppert se montre égale à elle-même, c'est-à-dire excellente, mais sans qu'on lui eut lancé le défi de surprendre.
Texte : François Lévesque
Thierry Jobin - Le Temps
Bien sûr, tout est téléphoné (...), repéré au GPS (...). Mais quel bonheur de voir l'évidence incarnée avec tant de plaisir (...) par Isabelle Huppert, d'une drôlerie féroce dans les jeux de rôle qu'elle propose aux clients (...), et Bouli Lanners, (...) qui apporte toujours, avec sa carcasse de gros nounours, un épatant brin de folie douce.
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
Passé le parallèle facile entre les deux situations - dans l'un et l'autre cas, on est allongé et il faut payer -, Jeanne Labrune n'offre pas beaucoup de grain à moudre au spectateur. Isabelle Huppert et Bouli Lanners ont beau être impeccables, les états d'âme de leurs personnages respectifs tournent un peu en rond.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Sur les thèmes de la seconde chance et de l'affirmation de soi, Jeanne Labrune réussit la première moitié de son film avant de s'égarer dans un scénario lourd, trop forcé et surligné. (...) On aurait eu envie d'un peu plus de légèreté ou d'imagination. Si Huppert (...) est toujours intéressante à regarder, Lanners semble quelque peu emprunté.
Isabelle Régnier - Le Monde
Sous couvert de mini-provocations qui sont l'occasion d'exposer, comme dans un dépliant promotionnel, les multiples facettes de l'actrice Huppert (...), la tonalité est mièvre, à la limite du frigide. Sous couvert de légèreté, cet enchaînement de petites vignettes pittoresques porte en réalité une charge violente contre la psychanalyse.
Emmanuèle Frois - Figaro Scope
Malgré toute sa bonne volonté, Isabelle Huppert - déguisée en dominatrice adepte du bondage ou en lycéenne perverse - n'arrive pas à nous convaincre, d'autant que le propos de Jeanne Labrune, comme ses dialogues, manquent totalement de chair.