Fr. 2010. Comédie de François Ozon avec Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu. Le pdg d'une fabrique de parapluies étant parti en congé de maladie, son épouse oisive lui succède et se découvre une nouvelle vocation. Comédie sociale éclatante et pleine d'entrain tirée d'une pièce de boulevard. Texte désuet habilement réactualisé. Mise en scène vivante et minutieuse. Interprétation enthousiaste. (sortie en salle: 13 mai 2011)
Le pdg d'une fabrique de parapluies étant parti en congé de maladie, son épouse oisive lui succède et se découvre une nouvelle vocation. Comédie sociale éclatante et pleine d'entrain tirée d'une pièce de boulevard. Texte désuet habilement réactualisé. Mise en scène vivante et minutieuse. Interprétation enthousiaste. (sortie en salle: 13 mai 2011)
Le François Ozon extravagant de 8 FEMMES et ANGEL semble avoir trouvé son centre de gravité avec cette comédie sociale chic, éclatante et pleine d'entrain, campée dans la France provinciale décalée de 1977, année de production de la pièce de boulevard dont elle est tirée. L'ironie dans le détail, la splendeur kitsch des costumes d'époque, la musique des répliques livrées du tac au tac, ont fait l'objet d'une attention minutieuse, presque sévère, qui en décuple l'impact. En outre, le texte désuet relevé par Ozon intègre avec une relative finesse des enjeux d'actualité: les femmes et le pouvoir, l'affaiblissement des vieux partis de gauche, le sens de l'engagement politique, etc. S'il est vrai que l'ensemble possède une envergure toute relative, la vitalité de la mise en scène et l'enthousiasme débordant des acteurs parviennent à en faire un divertissement haut de gamme.
Texte : Martin Bilodeau
Manon Dumais - Voir
Avec sa direction artistique époustouflante illustrant avec un kitsch pleinement assumé l'époque, sa mise en scène réglée au quart de tour et [sa] jolie musique mélancolique (...), POTICHE échappe à la banale transposition théâtrale tout en évoquant les grands mélodrames de Douglas Sirk (...). En résulte un film délicieusement décalé sur la libération de la femme et le prolétariat où l'émotion côtoie discrètement les fous rires.
Martin Bilodeau - Le Devoir
(...) Ozon maîtrise ici ses effets, pour plus de nuance. Son film tout entier est dédié, d'une part au texte (...), d'autre part aux acteurs, Catherine Deneuve en tête, que le décor rétro et la mise en scène chic mettent en valeur. (...) En outre, le cinéaste a actualisé avec finesse un texte délicieusement désuet (...) pour articuler une réflexion chabrolienne (...) sur les obstacles sociaux des femmes, la nostalgie de la gauche (...) et l'acte de sincérité dans l'engagement politique.
Jean-Luc Wachthausen - Figaro Scope
POTICHE est une réussite et permet à Catherine Deneuve de jouer sur tous les registres, entre fausse candeur et vraie ambition. (...) Mentions spéciales à Fabrice Luchini, parfait en mari et patron macho [et] à Karine Viard, dévouée secrétaire qui tourne syndicaliste (...). Une réjouissante fantaisie boulevardière.
Olivier Séguret - Libération
Son travail sur les années 70 (...) est brillant et parfois inspiré, la plastique du film étant un peu aux seventies ce que MAD MEN est aux sixties: une revisite distanciée et sélective. Idem pour la bande-son et ses revivals souriants, envoyés plein pot et sans sarcasmes (...) ni cruauté. (...) le choix du loukoum musical est excellent.
Louis Guichard - Télérama
Un brin mélo, un rien disco, parfois un peu slow, le film déploie une quantité insoupçonnée de tonalités. Y compris en termes de jeu: les numéros des acteurs «techniques» (...) sont aussi savoureux que l'antinuméro de Depardieu (...). Cette POTICHE créée par Jacqueline Maillan, Deneuve la joue à la Deneuve, mais en endossant sans sourciller tous ses ridicules. Elle est génial.
Thomas Sotinel - Le Monde
Catherine Deneuve est une actrice comique de premier ordre (...). C'est elle qui bat la mesure de la farce tourbillonnante qui emporte le clan Pujol. À chaque fois qu'elle traverse victorieusement une épreuve (...), elle se dépouille un peu plus de la naïveté (...) qui était la sienne au début du film. Et la potiche devient la plus gracieuse des porcelaines.
Marie Sauvion - Le Parisien
Malin, Ozon joue sur les deux tableaux, la reconstitution d'époque, vraiment drôle, et les résonances avec la France d'aujourd'hui. Entre Deneuve qui joue de son image avec un humour fou, l'hilarante misogynie de Luchini, Depardieu en «camarade» et les autres, on rit énormément.