É.-U. 2010. Drame psychologique de Sean Durkin avec Elizabeth Olsen, John Hawkes, Sarah Paulson. Fuyant une secte dominée par un gourou charismatique, une jeune femme trouve refuge dans la maison de campagne de sa soeur et de son beau-frère. Réflexion maîtrisée et nuancée sur le défi identitaire et l'oppression psychologique. Mise en scène éthérée privilégiant des images voilées. Jeu solide d'E. Olsen. (sortie en salle: 4 novembre 2011)
Fuyant une secte dominée par un gourou charismatique, une jeune femme trouve refuge dans la maison de campagne de sa soeur et de son beau-frère. Réflexion maîtrisée et nuancée sur le défi identitaire et l'oppression psychologique. Mise en scène éthérée privilégiant des images voilées. Jeu solide d'E. Olsen. (sortie en salle: 4 novembre 2011)
Ce premier long métrage de l'Américain Sean Durkin épate par la qualité et la maîtrise de son sujet, abordé de biais, avec beaucoup de nuance. En effet, MARTHA MARCY MAY MARLENE (une déclinaison nominale servant à illustrer la dissolution du "Moi" de l'héroïne) porte moins sur l'emprise des sectes, pourtant bien illustrée, que sur la reconquête identitaire d'une victime sans ressources, dans un monde où les individus se définissent par leur réussite sociale et matérielle. Ainsi, les thèmes de l'oppression psychologique et de la perte d'identité se posent avec autant d'acuité pour l'héroïne, selon qu'elle soit dans le cadre rigide de la secte, ou dans celui supposément libre de la famille. Ce paradoxe est bien mis en évidence par un scénario elliptique, privilégiant de nombreux allers-retours dans le temps liés de façon subliminale les uns aux autres. Pareillement, la mise en scène éthérée, avec images voilées de brume, renvoie à l'état psychologique de la protagoniste, par ailleurs admirablement défendue par Elizabeth Olsen.
Texte : Martin Bilodeau
Aurélien Ferenczi - Télérama
Peu de films traitent des sectes et de la difficulté d'en sortir (...): celui de Sean Durkin, (...) n'est jamais explicatif. Bâtissant son récit par petites touches, il suggère plus qu'il ne montre, et finit par distiller une inquiétude puissante.
David Rooney - The Hollywood Reporter
What makes Olsen’s performance one of startling maturity and focus is that she’s playing an entirely guarded woman, yet often using little more than the palpable unease in her eyes, she holds nothing back.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Le film parvient (...) à organiser autour de la jeune femme un lent crescendo de la solitude et de l'effroi, qui va culminer dans des scènes (...) dont nul ne pourra décider si elles sont l'expression de la réalité ou d'un esprit qui a largué les amarres.
Peter Debruge - Variety
Instead of building upon the tension so effectively established in the opening reels, a certain predictability emerges, excused by a doozy of an ending and (...) exquisite widescreen lensing, which fixes everything with a haunting arm’s-length stare.
Corinne Renou-Nativel - La Croix
(...) pas de changement de rythme, de style visuel (...). On glisse (...) entre les deux périodes de l’existence de la jeune femme, au point, comme elle - et c’est tout le génie de la réalisation - de ne pas savoir ce qui va jaillir: hier ou aujourd’hui?
A.O. Scott - The New York Times
Ms. Olsen’s performance is both the key to the film and the source of its (...) frustrating opacity. (...) MARTHA MARCY MAY MARLENE is (...) a psychological case study of someone whose inner life is (...) out of reach, if it even exists at all.
Aleksi K. Lepage - La Presse
(...) MARTHA MARCY MAY MARLENE, célébré à Sundance, est à la hauteur de son enviable réputation. Non seulement pour le jeu, effectivement remarquable, de la jeune actrice, mais pour la qualité de la réalisation.
Joseph Belanger - Hour Community
The tension first-time feature filmmaker Sean Durkin creates is palpable and his style is distinct and effective. MARTHA MARCY MAY MARLENE is truly an accomplished piece of filmmaking and simply unforgettable.
Isabelle Hontebeyrie - 24 Heures
On salue la réalisation de Sean Durkin qui, pour son premier long métrage, joue sur les couleurs, les extérieurs, les ombres et les angles du visage d'Elizabeth, lui donnant une apparence de détermination fragile. (...) Olsen s'impose comme une actrice à surveiller.