Roum. 2010. Drame sentimental de Radu Muntean avec Mimi Branescu, Maria Popistasu, Mirela Oprisor. Un banquier marié se retrouve pris dans un dilemme moral lorsque son épouse accompagne leur fille chez une jeune orthodontiste dont il est l'amant. Bilan social roumain sous le couvert d'une peinture de moeurs. Traitement minimaliste et verbomoteur privilégiant les plans-séquences. Épatante M. Popistasu. (sortie en salle: 16 décembre 2011)
Un banquier marié se retrouve pris dans un dilemme moral lorsque son épouse accompagne leur fille chez une jeune orthodontiste dont il est l'amant. Bilan social roumain sous le couvert d'une peinture de moeurs. Traitement minimaliste et verbomoteur privilégiant les plans-séquences. Épatante M. Popistasu. (sortie en salle: 16 décembre 2011)
Sous le couvert d'une peinture de moeurs, ce second long métrage du Roumain Radu Muntean (après BOOGIE, inédit chez nous) dresse presque sans y faire attention le bilan social d'un pays qui, vingt ans après la fin de la dictature, reproduit les travers individualistes des pays occidentaux: insatisfaction chronique, perte de repères moraux, consommation comme outil de croissance personnelle, etc. L'approche minimaliste des décors et effacée de la mise en scène, doublée d'un traitement verbomoteur du récit, forgent un déséquilibre délibéré dans cette oeuvre de chambre composée d'une vingtaine de plans-séquences rigoureusement construits. Ceux-ci se révèlent toutefois d'une portée inégale, et par la faute d'un personnage central manquant d'étoffe et de profondeur psychologique, le film n'atteint jamais sa pleine puissance. En maîtresse aimante et sans complication, Maria Popistasu est cependant épatante.
Texte : Martin Bilodeau
Antoine Rochat - Ciné-Feuilles
Si l’écriture du 4e long métrage (...) [de] Muntean est (...) remarquable (de très longs plans-séquences bien maîtrisés, trois interprètes parfaits, des dialogues qui sonnent juste, un jeu retenu, tout de discrétion (...)), une impression de «déjà-vu» surgit pourtant de façon récurrente.
Manon Dumais - Voir
Par son esthétique naturaliste et le jeu confondant des acteurs, ce drame de moeurs donne la malsaine impression de flirter avec le voyeurisme. Frôlant parfois la banalité, distillant quelque peu l’ennui, MARDI, APRÈS NOËL séduit toutefois par sa troublante authenticité.
Louis Guichard - Télérama
De l'adultère, sujet rebattu, (...) Muntean (...) tire la quintessence tragique: combat dérisoire contre la fuite du temps, mirage d'un éternel retour (...) des amours (...). Cela ne passe pas (...) par les dialogues: (...) c'est inscrit dans le défilement (...) des minutes sur les visages, dans les gestes.
Olivier Séguret - Libération
[C']est (...) un film étrangement godardien. Ni imitation, ni révérence, ni citation (...). C’est ailleurs que cela se passe. Dans l’énergie, parfois négative, qui s’échange entre les hommes et les femmes. (...) Dans le parfum de MÉPRIS, et surtout de mépris de soi, qui semble y flotter.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Le ton est sec, coupant, sans pathos. Le film se concentre (...) sur le couple défait, la chronique (...) d'une histoire d'amour (...) anéantie. (...) Muntean ne porte aucun jugement moral, il observe, distille une atmosphère de désastre. Son film laisse un goût amer. C'est fait pour.