Can. 2010. Documentaire de Isabelle Lavigne, Stéphane Thibault . Au Caire, une quadragénaire entraîne ses filles à la danse du ventre, métier qu'elle a elle-même appris de sa mère. Portrait impudique et révélateur. Réalisation attentive ponctuée de moments de poésie inattendus. Photo et habillage sonore recherchés. Protagoniste centrale fascinante. (sortie en salle: 20 mai 2011)
Au Caire, une quadragénaire entraîne ses filles à la danse du ventre, métier qu'elle a elle-même appris de sa mère. Portrait impudique et révélateur. Réalisation attentive ponctuée de moments de poésie inattendus. Photo et habillage sonore recherchés. Protagoniste centrale fascinante. (sortie en salle: 20 mai 2011)
Après le monde du hockey junior majeur québécois (JUNIOR), Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault ont trouvé dans la danse du ventre au Caire une autre discipline qui, fortement ancrée dans la réalité culturelle, donne lieu à une forme d'exploitation parentale aveugle. Le portrait impudique et révélateur qui en résulte, fruit d'une longue recherche sur le terrain, doit beaucoup à la présence de Reda Ibrahim Mohamed Ali, une figure centrale plus grande que nature. Les enjeux dramatiques sont nombreux (précarité financière, opprobre populaire, conflits familiaux, etc.), aussi les documentaristes privilégient-ils de longues séquences permettant à ceux-ci d'émerger d'eux-mêmes, sans l'intervention du montage. La réalisation attentive, avec moult plans serrés, fait quant à elle ressentir une vraie proximité avec les participantes. Quelques moments d'une poésie visuelle salutaire surviennent ici et là, tandis que la direction photo et l'habillage sonore, notamment la partition repiquée de Benoît Charest (LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE), séduisent et mettent en valeur le clinquant ambiant plutôt que de le dénigrer.
Texte : François Lévesque
Élie Castiel - Séquences
Dépaysant, étrange, sensuel, inusité, tel se présente LA NUIT, ELLES DANSENT, hommage aux femmes d'un lyrisme percutant, chronique familiale où la notion de transmission est plus forte que tout. (...) la caméra de Stéphane Thibault (...) filme cette faune bigarrée à la fois avec rigueur et sensualité.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
[Lavigne and Thibault] followed (...) Reda and her three daughters for three months for this project, infiltrating their subjects’ most personal and unglamorous moments along with the razzle dazzle of their working nights. What emerges is a fascinating look at an idealized but misunderstood side of Egyptian culture through the eyes of those on the front lines.
Malcolm Fraser - Mirror
Although the intense family drama is sometimes a bit much - a lot of the film seems to consist of women sitting around yelling at each other - the colourful dance scenes have an intoxicating energy, and there’s no denying Lavigne and Thibault’s filmmaking talent.
Fabienne Cabado - Voir
(...) au-delà des paillettes qui font rêver les petites filles et de l'icône à la fois adulée et honnie de la danseuse du ventre, le destin familial pèse sur les rêves sans lendemain de ces héroïnes d'un sombre quotidien. Un film simple et puissant auquel on peut prédire une belle moisson de prix.
Véronique Harvey - Ici Week-End / 24 heures
Même si la culture égyptienne semble vénérer ces danseuses des milles et une nuits, une fois les projecteurs éteints, essayez de trouver un homme qui laissera une de ces femmes voluptueuses épouser un de leurs fils... Chronique profonde et touchante d'un univers qui est à des milles et des milles du nôtre.
Robert Koehler - Variety
(...) documentaries suggest the filmmakers' sheer excitement that they're actually capturing the moment in which they find themselves, and this is perhaps the most vivid quality that permeates AT NIGHT, THEY DANCE. Much of this due to Thibault's extraordinary cinematography, sometimes achieved in hyper-cramped spaces, and Lavigne's acute sound work.
Robert Daudelin - 24 Images
La force du film doit (...) beaucoup au filmage, notamment dans l'exiguïté du domicile familial où la caméra a vite fait de devenir un des protagonistes. Le dénuement même des lieux (...) atteint à une réelle beauté. (...) L'épaisseur de la nuit (...) est (...) magnifiquement traduite par le travail de la caméra qui se plie à la lumière disponible sans jamais forcer les choses.
Louis-Guy Lemieux - Ciné-Bulles
(...) les réalisateurs n'ont cherché ni à magnifier ni à déprécier leurs sujets. Ils ont opté pour une caméra intimiste qui capte la spontanéité des réactions de ces femmes (...). Les cinéastes s'immiscent dans le quotidien de ces quatre femmes avec une discrétion et un respect palpables qui permettent de grands moments de cinéma aux accents de vérité.