Fr. 2010. Drame de Julie Bertuccelli avec Charlotte Gainsbourg, Morgana Davies, Marton Csokas. Convaincue que l'âme de son défunt père habite le figuier en face de la maison, une fillette à l'esprit précoce se rebiffe lorsque sa mère amorce une liaison avec un autre homme. Adaptation sensible d'un roman de Judy Pascoe. Thème du deuil traité sur un mode subtilement fantastique. Réalisation souple, tour à tour intimiste et musclée. Paysages magnifiques et austères. Fine et touchante interprétation. (sortie en salle: 8 juillet 2011)
Convaincue que l'âme de son défunt père habite le figuier en face de la maison, une fillette à l'esprit précoce se rebiffe lorsque sa mère amorce une liaison avec un autre homme. Adaptation sensible d'un roman de Judy Pascoe. Thème du deuil traité sur un mode subtilement fantastique. Réalisation souple, tour à tour intimiste et musclée. Paysages magnifiques et austères. Fine et touchante interprétation. (sortie en salle: 8 juillet 2011)
Sept ans après son premier film, l'admirable DEPUIS QU'OTAR EST PARTI, Julie Bertuccelli traite à nouveau du deuil, cette fois dans un récit champêtre insolite, qui évoque à la fois le récent LE QUATTRO VOLTE de Michelangelo Frammartino et l'univers fantastique de Stephen King. Adapté du roman de Judy Pascoe "Our Father Who Art in the Tree", le scénario sensible est à l'écoute des protagonistes, chacun vivant avec ses propres affects la perte brutale du pilier du clan familial. La réalisation souple de Bertuccelli illustre aussi bien le quotidien dans une campagne australienne austère et magnifique, que les puissantes forces de la nature venues dicter leur destin à ces êtres en reconstruction. Très nuancée, Charlotte Gainsbourg exécute une fine partition oscillant entre profond désespoir et douce sérénité qui fait penser, en moins hystérique, à sa prestation dans le ANTICHRIST de Lars Von Trier. Mais la véritable révélation du film est la petite Morgana Davies, dont l'irrésistible frimousse, très photogénique, contraste avec son jeu plein d'aplomb et de caractère.
Texte : Louis-Paul Rioux
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Le fait que le scénario soit prévisible est (...) la plus grande faiblesse de ce film (...) poétique et non dénué d’intérêt. Sans tomber dans le cliché (...), L'ARBRE ne brille pas par son originalité tant les thèmes abordés ont été vus et revus. (...) Ce qui [le] distingue des autres longs métrages du genre est le jeu des acteurs. (...) Morgana Davies (...), du haut de ses huit ans, est absolument bluffante.
François Lévesque - Le Devoir
La cinéaste privilégie (...) un symbolisme un peu lourd dans son anthropomorphisation de l'arbre et le rapport de celui-ci avec la maison. La métaphore du deuil envahissant et potentiellement destructeur n'avait pas à être aussi appuyée. (...) L'ARBRE est toutefois émaillé de passages prenants, d'observations justes et de silences aussi languides que le climat du Queensland.
Mario Cloutier - La Presse
La cinéaste a l’intelligence de nous prendre pour des spectateurs (...) intelligents, de nous faire confiance. L’éloquence de son film passe par les images. Pas besoin de dire ni d’expliquer. Même s’il est cousu de fil blanc par moments, le récit sait toucher et faire réfléchir pour peu qu’on laisse le temps au climat de s’installer.
Anne Diatkine - Libération
La beauté de L'ARBRE tient à sa manière de suivre les quatre enfants et leur mère s'inventer leurs issues, jamais évidentes, ni exemplaires. Un film joyeux au coeur de l'absence, c'est une première et c'est sa particularité. (...) Charlotte Gainsbourg sait donner à son visage toutes les nuances d'un ciel mouvementé.
Julien Welter - L'Express
Même si elle ne va jamais aussi loin que Peter Weir ou Jane Campion dans le rapport entre l'homme et la nature (le film se déroule en Australie), [Julie] Bertuccelli s'invite dans un genre mélo-fantastique peu exploité. Il lui aurait juste fallu l'aborder avec davantage de conviction.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
(...) Bertuccelli a adapté un roman anglais de Judy Pascoe (...) dont elle conserve le climat de réalisme magique. Charlotte Gainsbourg était l'actrice idéale pour incarner cette mère flottante, passive (...). Bertuccelli échappe à la lourdeur du symbolisme et parvient, sur un thème tragique, à nous emmener dans un conte délicat, déphasé et parfois poétique.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
Oeuvre métaphorique sur la présence de nos morts, leur souvenir et leurs racines en nous, la façon d'affronter un deuil et la coexistence des imaginaires face à la souffrance. (...) De ce film très doux (...) se dégage une poésie de l'existence, délivrée par Charlotte Gainsbourg, frêle et généreuse, et une petite fille australienne qui crève l'écran: Morgana Davies.
Marie Sauvion - Le Parisien
(...) le film de Julie Bertucelli (...) aborde le deuil en évitant les écueils: émouvant mais pas complaisant, maîtrisé sans être sec. Tout en s'arrêtant à l'orée du fantastique, L'ARBRE séduit par sa beauté et son étrangeté volontairement dénuée de psychologie. Dans les décors sauvages de l'Australie, (...) Charlotte Gainsbourg (...) livre une interprétation poignante.