Can. 2010. Drame de Maxime Giroux avec Raphaël Lacaille, Jean-Sébastien Courchesne, Vanessa Pilon. En voulant imiter son grand frère, un adolescent lavalois participe en cachette à une course urbaine illégale, provoquant du coup une série d'événements dramatiques. Récit mince mais évocateur sur la mésadaptation sociale d'une certaine jeunesse. Enjeux moraux délicats abordés sur un mode quasi lyrique. Réalisation étudiée. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 18 mars 2011)
En voulant imiter son grand frère, un adolescent lavalois participe en cachette à une course urbaine illégale, provoquant du coup une série d'événements dramatiques. Récit mince mais évocateur sur la mésadaptation sociale d'une certaine jeunesse. Enjeux moraux délicats abordés sur un mode quasi lyrique. Réalisation étudiée. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 18 mars 2011)
Reprenant l'esthétique de son premier long métrage DEMAIN - ton hyperréaliste, dialogue économe, emploi judicieux du hors champ, plans étudiés, souvent sombres, musique prégnante, - Maxime Giroux traite ici de la mésadaptation de certains jeunes aux codes de la société, à travers un récit mince mais évocateur, qui aborde sur un mode quasi lyrique des enjeux moraux extrêmement délicats. À la fois léthargique et animé d'une énergie mal canalisée, qui va de pair avec un sentiment fallacieux d'invincibilité propre à l'adolescence, le protagoniste est prêt à tout pour gagner l'estime de son aîné bienveillant et protecteur. Lequel, paumé et engoncé dans la routine, est pourtant loin de se considérer comme un modèle à suivre, enviant au contraire le potentiel de son cadet. Un constat qui rend encore plus poignante la suite des événements, campés dans une banlieue grise et aliénante, néanmoins filmée de manière expressive par Sara Mishara, fidèle collaboratrice de Giroux. Raphaël Lacaille et Jean-Sébastien Courchesne font montre d'un grand naturel dans leur incarnation de ces deux frères soudés par une complicité touchante.
Texte : Louis-Paul Rioux
Luc Laporte-Rainville - Ciné-Bulles
On reconnaîtra ici le talent de Giroux pour faire parler les images et taire les personnages. Les mots ne sont qu'absurdité dans les situations de douleur morale. Les images et le silence ont plus à dire. À condition, bien sûr, de maîtriser le langage visuel, ce que fait admirablement Giroux dont le second film est une belle réussite.
Josée Lapointe - La Presse
Oeuvre âpre d’où les dialogues sont pratiquement absents, JO POUR JONATHAN est tout sauf aimable. Mais ce (...) film de Maxime Giroux porte en lui une grande force dramatique et un parti-pris esthétique rigoureux qui lui ont permis de vivre une belle vie dans les festivals depuis un an. Ses multiples tons de gris (...) et le vide désespérant dans lequel vivent ses personnages rappellent (...) TOUT EST PARFAIT, d’Yves-Christian Fournier.
Brendan Kelly - The Gazette
It’s a fairly thin narrative but it still manages to make quite an impact, in large part because Lacaille is so good as Jo. (...) Giroux does a good job of capturing the feel of this culture, with a number of scenes shot at real-life illegal car races, and he wisely avoids glamorizing the car-race subculture or even really focusing on the races themselves.
Sarah Lévesque - Nightlife
Maxime Giroux est un cinéaste de partis pris. Ses films évitent les mots, préfèrent ces gestes qui parlent. Jamais les émotions ne sont appuyées par d’interminables montées musicales. Il y a ici une économie d’effets afin de traduire la dureté de la vie, son goût âcre, l’impact sournois du rouleau compresseur que peut devenir la société.
Malcolm Fraser - Mirror
It’s not a pretty picture, and many might find the film’s stark tone to be simply depressing. But Giroux’s filmmaking talent, and the performances of his young cast, make this well worth seeing - a feel-bad movie to offset the Quebec film mainstream’s shiny baubles of mediocre crap.
Manon Dumais - Voir
Bien servi par les éclairages naturels de Sara Mishara, qui ne cherche jamais à rendre jolie la grisaille ambiante, et le montage fluide et hypnotique de Mathieu Bouchard-Malo, ce film de Maxime Giroux, coécrit avec Alexandre Laferrière, se laisse apprivoiser lentement mais s'ancre dans notre esprit pour longtemps.
Boyd van Hoeij - Variety
Shot on grainy, washed-out 16 mm, the pic has a strong feel for composition, and amplifies the impact of its more shocking moments by neatly leaving them offscreen.
André Roy - 24 Images
Comme dans DEMAIN, le cinéaste montre un sens de l'observation aigu de la misère tant sociale que morale. Pénétrante est l'organisation de son film, plus dynamique que celle du précédent long métrage. La lenteur du regard qui s'ensuit paraît moins obsessive, et est en cela plus juste. Ses personnages prennent également de plus d'épaisseur (...), jouissant de la plus grande proximité d'un regard qui ne manque plus d'empathie, qui est tendre même.