Bel. 2010. Drame social de Olivier Masset-Depasse avec Anne Coesens, Alexandre Gontcharov, Esse Lawson. Huit ans après son arrivée en Belgique, une immigrante clandestine russe se fait arrêter et se trouve séparée de son fils de treize ans. Récit incisif aux forts accents documentaires. Dénouement un peu bâclé. Mise en scène âpre et nerveuse. Jeu à fleur de peau d'A. Coesens. (sortie en salle: 1 juillet 2011)
Huit ans après son arrivée en Belgique, une immigrante clandestine russe se fait arrêter et se trouve séparée de son fils de treize ans. Récit incisif aux forts accents documentaires. Dénouement un peu bâclé. Mise en scène âpre et nerveuse. Jeu à fleur de peau d'A. Coesens. (sortie en salle: 1 juillet 2011)
D'un sujet souvent traité dans les années 2000, Olivier Masset-Depasse (CAGES) tire un récit incisif aux forts accents documentaires, surtout dans les scènes campées dans un centre de rétention habilement reconstitué en studio. Par sa mise en scène âpre, qui privilégie les images sombres et le tournage caméra à l'épaule, le réalisateur illustre bien la réalité sordide des immigrants illégaux. Lesquels doivent affronter, souvent seuls et sans ressources, un système bureaucratique impersonnel et répressif. La force du film repose aussi en grande partie sur les épaules de l'héroïne, présente dans presque tous les plans, qu'Anne Coesens illumine par son jeu à fleur de peau. Par contre, entre autres en raison de son dénouement bâclé, ILLÉGAL n'atteint pas les mêmes sommets d'intensité ou d'authenticité que les réussites antérieures du genre, telles LA BLESSURE de Nicolas Klotz ou WELCOME de Philippe Lioret.
Texte : Jean Beaulieu
André Duchesne - La Presse
Pas une seconde de ce film n’est inutile, pas un élément ne s’y retrouve plaqué. (...) On peut saluer un scénario bien ciselé, couplé avec un montage serré et intelligent. Ajoutons à cela une mise en scène nerveuse et haletante. (...) D’une justesse remarquable, la photographie s’adapte à chaque scène.
Manon Dumais - Voir
Réalisé sans apprêt, ILLÉGAL prend par moments l'allure d'un documentaire tourné clandestinement. L'éclairage y est si sombre, la caméra à l'épaule, si instable que l'on devine le sentiment d'aliénation et de révolte qui habite les détenues. En donnant un visage humain autant aux immigrantes qu'aux responsables du centre, Masset-Depasse évite le piège du film-pamphlet.
Olivier de Bruyn - Le Point
Les meilleures scènes d'ILLÉGAL doivent beaucoup à [l'] approche quasi documentaire. Le metteur en scène, sans didactisme ni grand discours, donne à voir une réalité humaine et son constat ne peut pas laisser indifférent. (...) Le pathos (...) gâche en partie la puissance de ce film fiévreux et tristement contemporain.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Filmé caméra à l'épaule, porté par la comédienne Anne Coesens qui est quasiment de tous les plans, le film puise son impact dans sa force documentaire. (...) il est le fruit d'une enquête sur ces centres (celui d'ILLÉGAL est reconstitué) où les incarcérés sont plongés dans l'angoisse, bloqués dans une impasse, et parfois victimes du racisme des policiers.
Mathilde Blottière - Télérama
Certaines scènes sont d'un réalisme terrifiant, presque documentaire (...). De tous les plans, (...) Anne Coesens est d'autant plus émouvante qu'elle exprime avec sobriété la détermination viscérale de son personnage. Plus qu'un film-constat, ILLÉGAL est un appel à la vigilance, à la résistance, face aux dérives de nos démocraties.
Catherine Coroller - Libération
ILLÉGAL fait penser à WELCOME, le film de Philippe Lioret, avec Vincent Lindon (...). Olivier Masset-Depasse (...) a voulu faire une fiction documentée et militante. (...) Filmé au plus près des visages, sans pathos, ILLÉGAL est un bon thriller. Car, en matière d’expulsions d’étrangers, il y a aussi (...) suspense.
Hubert Lizé - Le Parisien
En reconstituant, à la manière d'un reportage de l'intérieur, le cadre brutal et sordide des centres de rétention, le réalisateur belge Olivier Masset-Depasse parvient à donner une charge émotionnelle intense à une histoire tristement ordinaire (...). Sans jamais tomber dans l'outrance ni le pathos, il rend justice au destin des sans-papiers.